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1964 - 2024 : 60 ans
Soixante ans après 1964, la nouvelle génération d’adhérents, légitimement fiers et fidèles aux valeurs que porte la CFDT, regarde sereinement vers l’avenir. Regards croisés de Coralie et Angelo.
À eux deux, ils ont largement moins de 60 ans. Coralie et Angelo participaient en juin, avec 230 jeunes militants et adhérents CFDT venus de toute la France, à Effervescence(s). Ce rassemblement est destiné à faire monter en compétences les jeunes de 18 à 35 ans qui souhaitent prendre des responsabilités au sein de l’organisation, et ainsi assurer le renouvellement générationnel des instances. Quand et pourquoi ont-ils adhéré à la CFDT ? « J’ai rejoint la CFDT pendant la période du conflit sur la réforme des retraites, en 2023 : je voulais soutenir le mouvement syndical, et la CFDT était l’organisation dont je me sentais le plus proche. J’avais déjà eu des contacts avec des adhérents CFDT de Poitiers. Et comme ça m’a plu, je suis resté », explique Angelo Sampaïo, assistant d’éducation de 23 ans.
De son côté, Coralie Dumarais, assistante sociale de 31 ans, a adhéré en ligne en 2021 après avoir échangé avec des militants de la CFDT. Elle est désormais déléguée syndicale, membre du CSE et a intégré le groupe jeunes de l’Union régionale de Provence-Alpes-Côte d’Azur : « Pas de doute, je me sens bien à la CFDT et j’ai la chance d’être très bien accompagnée », assure-t-elle. Discours quasi identique de la part d’Angelo : « Je me suis tout de suite senti intégré et valorisé. J’ai eu la sensation que même si j’étais nouvellement arrivé, on m’écoutait autant que quelqu’un qui était là depuis bien plus longtemps. »
Un socle de valeurs solide
Pour se sentir bien à la CFDT, mieux vaut être en accord avec ses valeurs. « La démocratie, toutes les luttes sociales en faveur de la non-discrimination et de l’inclusion et, bien entendu, l’autonomie sont des valeurs dans lesquelles je me reconnais, et que la CFDT porte tout au long de son histoire », précise Coralie. Cette continuité des valeurs est également capitale selon Angelo : « La première valeur de la CFDT, c’est l’émancipation. C’est en tout cas la notion qui me touche le plus avec l’humanisme ainsi que la défense des plus fragiles. Cela ne fait aucun doute que ces valeurs font partie de l’ADN de la CFDT et qu’elles se transmettent de génération en génération de militants. J’ai peu de recul mais j’ai une certitude : sur ces fondamentaux, du moins de ce que j’en vois, la CFDT n’a jamais dévié. »
“Je préfère un syndicat qui commence par s’asseoir à la table des négociations pour discuter […] plutôt que d’autres syndicats qui commencent par “gueuler””
Angelo apprécie aussi que la CFDT soit un syndicat réformiste : « Je préfère un syndicat qui commence par s’asseoir à la table des négociations pour discuter et qui, s’il sent qu’il ne parvient vraiment pas à faire entendre son point de vue, fait jouer le rapport de forces, en acceptant d’aller jusqu’à la grève… plutôt que d’autres syndicats qui commencent par “gueuler” et parfois faire grève avant même d’envisager d’aller négocier. » Et Coralie de compléter : « On est réformistes, pas révolutionnaires. Les acquis sociaux que l’on a aujourd’hui, c’est justement parce qu’on est allés les obtenir par la négociation et le dialogue et non en mode bourrin. Certes, d’autres organisations font plus de bruit que nous mais je ne suis pas sûre que cela soit la meilleure façon de faire avancer leurs revendications. »
“Quand j’en parle avec des gens de mon âge, je mets en avant la bienveillance dont on fait preuve à la CFDT, mais aussi, c’est peut-être générationnel, nos luttes contre les discriminations, contre l’homophobie… ”
Un syndicat pour les jeunes
Dans dix ou quinze ans, tous les deux se voient « évidemment » encore à la CFDT, « à condition [que l’organisation] reste fidèle à ce qu’elle est et à ses valeurs », précisent-ils. Et ils en sont aujourd’hui les meilleurs garants auprès de leur génération. Le syndicalisme CFDT n’est pas un « truc de vieux », il est au contraire « moderne » pour Coralie : « Quand j’en parle avec des gens de mon âge, je mets en avant la bienveillance dont on fait preuve à la CFDT, mais aussi, c’est peut-être générationnel, nos luttes contre les discriminations, contre l’homophobie… C’est indispensable de se souvenir de notre histoire, c’est important que l’on se repose sur ce qu’elle nous a apporté, mais la suite de l’histoire, c’est à nous de l’écrire. » Bien sûr que la CFDT « doit continuer à aller vers les jeunes, acquiesce Angelo. Beaucoup d’entre eux ne connaissent pas, ou mal, le syndicalisme, mais si on va vers eux, je suis certain qu’on peut en embarquer un paquet. La permanence de nos valeurs est un atout. Les gens et les organisations qui changent fréquemment de valeurs ne sont pas très clairs… On le voit trop bien ces derniers temps en politique. »
Mais pour cela il est impératif d’accueillir les jeunes… et de les laisser prendre leur place, pointe Coralie : « C’est indispensable pour une organisation qui veut perdurer, que les jeunes la rejoignent. Quand je lis tous les écrits que l’on a pu produire au sujet des jeunes depuis soixante ans, on dit qu’il faut mettre des jeunes en responsabilité. Et en fait, aujourd’hui, ce n’est pas toujours le cas. Même si j’ai conscience que c’est compliqué pour eux de s’impliquer, si on leur laisse de la place, il n’y a pas de raison que cela ne fonctionne pas. On en est la preuve, non ? »
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