Quel avenir pour nos modèles productifs en France ?

C’est un avis au cœur de l’actualité qu’a adopté le Conseil économique, social et environnemental (Cese), le 26 mars dernier. Entre le retour du protectionnisme états-unien à la suite de la réélection de Donald Trump, l’irrésistible montée en puissance de l’intelligence artificielle et la relance de l’industrie européenne de défense, l’avis « Nos modèles productifs face aux enjeux de transformation : quels défis pour l’avenir ? », corapporté par Pascal Guihéneuf (CFDT), pose les bases d’une production française plus durable et compétitive.

« Face aux enjeux technologiques, sociétaux, économiques et géopolitiques, il est indispensable de repenser nos modèles productifs, pointe d’ailleurs le groupe CFDT dans sa déclaration préalable au vote. Mais cela ne sera possible que si nous prenons en compte les enjeux environnementaux et les limites planétaires. » Les atouts de la France sont réels : infrastructures, énergie décarbonée abondante (mais chère), grands champions internationaux dans de nombreux secteurs… Cependant, le Cese ne se voile pas la face quant à leurs potentielles fragilités et n’hésite pas à relever de réelles faiblesses structurelles propres à notre pays – entre autres un sous-investissement dans les outils de production, des efforts insuffisants en R&D (recherche et développement) ou encore des difficultés à recruter des profils immédiatement qualifiés.

Au-delà du dissensus qui s’est fait jour autour de l’évolution du crédit d’impôt recherche – que la CFDT voudrait voir orienté principalement vers les PME – et du projet de directive Omnibus de simplification des règles européennes, qui fait craindre un détricotage du reporting de durabilité (CSRD) et du devoir de vigilance (CS3D), l’avis formule seize préconisations concrètes afin de construire un modèle de production ambitieux adapté aux défis d’avenir.