Une fresque pour mieux appréhender les parcours militants

Mardi 1^er avril, au siège de la CFDT Défense, Albert Corbel, le secrétaire général de la fédération, et trois secrétaires nationaux, Isabelle Lavigne, Xavier Christel et Didier Juncker, jouent à un étrange jeu de société. Autour d’une grande frise dépliée au centre de la table, des cartes thématiques sont distribuées aux participants. Les échanges vont bon train sur la prise de mandat, la montée en compétences ou encore la gestion RH de la fédération ; et plus encore quand vient le sujet de la réintégration dans son entreprise ou son administration d’origine, en fin de mandat. Bien que l’ambiance soit conviviale, l’heure n’est cependant pas tout à fait à la détente : l’exécutif de la fédération s’essaie, pendant une matinée, à une fresque du parcours militant.

« La fresque du parcours militant est inspirée de La Fresque du climat. Elle permet, de manière collective, douce et ludique, de rendre concrète l’idée qu’un parcours militant ne se limite pas, loin de là, à la sortie d’un mandat », précise Catherine Jordery, secrétaire confédérale chargée des parcours militants. C’est elle qui accompagne les équipes et guide les participants. Entre deux distributions de cartes (et de parole), elle rappelle aux « fresqueurs » la nécessité d’avancer par consensus afin de mieux « apprivoiser collectivement la question des parcours militants ».

Tout au long des Rendez-vous des syndicats (menés en 2023), la valorisation des compétences, du projet professionnel et des accompagnements nécessaires a très souvent été évoquée. « Les attentes recouvraient à la fois le besoin d’être accompagné, d’avoir les moyens de construire un projet professionnel pour un “après-mandat” et de pouvoir le concrétiser, en passant si besoin par une valorisation des compétences », poursuit Catherine.

Ce matin d’avril, c’est la nécessité d’articuler parcours militant et parcours professionnel, pour permettre au militant d’être acteur de son parcours, qui a guidé les échanges entre les participants. Ce que Catherine résume aisément : « La CFDT ne peut donner que ce qu’elle a à donner : le parcours militant dépend d’un engagement réciproque entre la structure et le militant, qui doit être pleinement acteur de son parcours et ne pas tout attendre de l’organisation. »

Au terme de la matinée, l’utilité de l’atelier fait l’unanimité parmi les participants, lesquels reconnaissent par ailleurs que ce travail, certes ludique, a questionné certaines de leurs certitudes au sujet des parcours militants. Ainsi, Albert Corbel se félicite que la fresque permette de « mettre en lumière ce que l’ont fait déjà sans réellement l’avoir formalisé… mais également tout ce que la fédération devrait mettre en œuvre ».

Et à ceux qui rétorqueraient qu’il s’agit peut-être d’une perte de temps au vu de l’actualité, le secrétaire général de la CFDT Défense répond sans détour : « Faire un pas de côté nous fait comprendre que lorsque l’on a le nez dans le guidon du revendicatif, on a trop souvent tendance à faire passer les parcours militants au second plan. » Un avis largement partagé par Isabelle, qui pointe également l’utilité de la fresque pour « mieux percevoir la charge de travail qu’implique la mise en place d’une politique de gestion des parcours militants ».