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Extrait de l’hebdo n°3943
1. Accord national interprofessionnel.
Le 26 novembre 2020, la CFDT signait, en pleine crise sanitaire mondiale, l’ANI1 relatif à la mise en œuvre réussie du télétravail. Les enjeux d’alors transparaissaient nettement : fixer un cadre et donner des points de repère aux entreprises, aux travailleurs et à leurs représentants. Offrir une base à la négociation d’entreprise et au dialogue social, en somme, à l’heure où les effets délétères du télétravail à 100 % sur les collectifs de travail commençaient à se faire sentir.
Quatre ans plus tard, l’heure est au bilan. Si le télétravail peut sembler être un acquis social pour les militants tant il a été discuté et négocié durant la crise sanitaire, le recul actuel de certains employeurs rappelle la nécessité de défendre cette modalité d’organisation largement plébiscitée par les travailleurs. Ce recul invite également à porter encore plus fortement l’enjeu de démocratisation du télétravail. Pour la CFDT, le télétravail reste un gage d’émancipation lorsqu’il est synonyme de reconnaissance, d’autonomie et de confiance accordée par le management.
Son développement rapide, parfois précipité, pendant et après la crise sanitaire invite néanmoins à faire évoluer la façon de le traiter dans nos pratiques syndicales. Sans doute est-il nécessaire de ne plus appréhender le télétravail de façon isolée, comme une organisation du travail indépendante, mais, au contraire, de l’intégrer dans une réflexion plus globale sur un modèle organisationnel hybride qui préserve les collectifs de travail. L’articulation télétravail et temps de travail – notamment avec les semaines de/en quatre jours – doit s’intégrer dans cette réflexion globale. Parce qu’il présente un impact écologique favorable, le télétravail doit enfin être davantage articulé avec les enjeux de mobilité et de décarbonation des entreprises.
Certes, les problématiques relatives au télétravail ne sont plus tout à fait les mêmes qu’en novembre 2020. C’est pourquoi la CFDT sollicite la mise en œuvre du comité de suivi afin de pouvoir tirer les enseignements de cet ANI et le confronter aux pratiques effectives en entreprise. Il est temps.