Séparer le bon grain de l’ivraie

Aux commandes de sa moissonneuse-batteuse, Valentin Gransagnes, agriculteur à Quetigny, récolte du blé, le 9 juillet. Une partie de la récolte sera stockée sur l’exploitation, et le reste partira au silo de Saint-Julien.
Aux commandes de sa moissonneuse-batteuse, Valentin Gransagnes, agriculteur à Quetigny, récolte du blé, le 9 juillet. Une partie de la récolte sera stockée sur l’exploitation, et le reste partira au silo de Saint-Julien.© Joseph Melin

iconeExtrait du magazine n°506

Dans la région de Dijon (Côte-d’Or), au début du mois de juillet, les céréaliers ont vécu l’un des moments les plus importants de l’année : la moisson. Implantée principalement en Côte-d’Or, la coopérative Dijon Céréales engrange dans ses 71 silos et points de collecte une partie des récoltes des agriculteurs adhérents. Sur le site de Saint-Julien, les tracteurs défilent pour livrer la récolte du jour.

Par Fabrice Dedieu— Publié le 27/09/2024 à 09h00

Ensuite, les équipes de la coopérative auront pour tâche de retravailler le grain, de le débarrasser de ses impuretés et de le calibrer. Et surtout assurer des conditions idéales de conservation, avant d’expédier le grain aux clients selon leurs cahiers des charges. Plusieurs corps de métier sont pleinement mobilisés afin d’assurer ces missions essentielles, en cette période cruciale et dense d’activité.

La CFDT, seule organisation implantée dans la coopérative, veille aux conditions de travail des uns et des autres
et se prépare aux élections professionnelles dans les chambres d’agriculture et les diverses caisses de la MSA (Mutualité sociale agricole), qui auront lieu en 2025.

Une fois arrivés, le tracteur et la remorque sont pesés. Un bras mécanique descend dans la remorque pour prélever un échantillon de grains.
Une fois arrivés, le tracteur et la remorque sont pesés. Un bras mécanique descend dans la remorque pour prélever un échantillon de grains.© Joseph Melin
Dans le bureau d’accueil, Marie Engel et Baptiste Brenas, travailleurs saisonniers, récupèrent l’échantillon et procèdent à des analyses. Sont mesurés le taux d’humidité, 
la température, le taux de protéines. Si les grains sont trop humides, ils ne doivent pas être envoyés immédiatement dans le silo, car ils risqueraient de pourrir.
Dans le bureau d’accueil, Marie Engel et Baptiste Brenas, travailleurs saisonniers, récupèrent l’échantillon et procèdent à des analyses. Sont mesurés le taux d’humidité, la température, le taux de protéines. Si les grains sont trop humides, ils ne doivent pas être envoyés immédiatement dans le silo, car ils risqueraient de pourrir.© Joseph Melin
L’appareil mesure le taux d’humidité, la température, le taux de protéines.
L’appareil mesure le taux d’humidité, la température, le taux de protéines.© Joseph Melin
Si les analyses sont bonnes, l’agriculteur est autorisé à déverser le contenu de sa remorque dans une fosse.
Si les analyses sont bonnes, l’agriculteur est autorisé à déverser le contenu de sa remorque dans une fosse.© Joseph Melin
Romain Brigand est le responsable du silo de Saint-Julien. Devant lui, le panneau synoptique permet de contrôler les 46 cellules du silo et de « classer » les grains. Le site a une capacité de stockage de 37000 tonnes.
Romain Brigand est le responsable du silo de Saint-Julien. Devant lui, le panneau synoptique permet de contrôler les 46 cellules du silo et de « classer » les grains. Le site a une capacité de stockage de 37000 tonnes.© Joseph Melin
Depuis la fosse, les grains sont acheminés par un système de tuyauterie jusqu’à un tapis roulant, qui déverse la marchandise dans les cellules.
Depuis la fosse, les grains sont acheminés par un système de tuyauterie jusqu’à un tapis roulant, qui déverse la marchandise dans les cellules.© Joseph Melin
Les grains sont répartis dans les cellules.
Les grains sont répartis dans les cellules.© Joseph Melin
Les grains reçus ne sont pas toujours « propres ». Ici, ce lot de colza contient encore beaucoup d’impuretés.
Les grains reçus ne sont pas toujours « propres ». Ici, ce lot de colza contient encore beaucoup d’impuretés.© Joseph Melin
Le grain est passé au nettoyeur, une machine qui comprend plusieurs grilles avec des petits trous de tailles différentes pour effectuer un filtrage, et retirer cailloux, branches et mauvaises herbes. 
Le silo a également un calibreur, qui permet de trier les lots selon la grosseur des grains, pour répondre aux exigences des clients.
Le grain est passé au nettoyeur, une machine qui comprend plusieurs grilles avec des petits trous de tailles différentes pour effectuer un filtrage, et retirer cailloux, branches et mauvaises herbes. Le silo a également un calibreur, qui permet de trier les lots selon la grosseur des grains, pour répondre aux exigences des clients. © Joseph Melin
Jérôme Beuchot est technicien de maintenance, élu CSSCT et adhérent CFDT. La moisson est aussi une période de rush pour lui : « Les pannes peuvent empêcher 
de rentrer le grain. Nous sommes en astreinte permanente pour être réactifs et maintenir l’activité. »
Jérôme Beuchot est technicien de maintenance, élu CSSCT et adhérent CFDT. La moisson est aussi une période de rush pour lui : « Les pannes peuvent empêcher de rentrer le grain. Nous sommes en astreinte permanente pour être réactifs et maintenir l’activité. »© Joseph Melin
L’installation de faucons dans des nichoirs permet de lutter contre les rongeurs.
L’installation de faucons dans des nichoirs permet de lutter contre les rongeurs.© Joseph Melin
Insectes, rongeurs… Ludovic Lignier, délégué syndical CFDT, et responsable de la conservation, doit lutter contre ces risques. Il tente de limiter le recours aux insecticides en utilisant des techniques naturelles – par exemple, refroidir le grain en le faisant passer dans un groupe de ventilation réfrigérée afin de tuer les insectes.
Insectes, rongeurs… Ludovic Lignier, délégué syndical CFDT, et responsable de la conservation, doit lutter contre ces risques. Il tente de limiter le recours aux insecticides en utilisant des techniques naturelles – par exemple, refroidir le grain en le faisant passer dans un groupe de ventilation réfrigérée afin de tuer les insectes. © Joseph Melin
Les grains sont stockés pendant une période comprise entre quinze jours et un an dans le silo puis partiront par train ou camion. Ils iront chez les meuniers et malteurs clients de Dijon Céréales, avant que les consommateurs ne les retrouvent sous forme de bière ou de pain à leur table.
Les grains sont stockés pendant une période comprise entre quinze jours et un an dans le silo puis partiront par train ou camion. Ils iront chez les meuniers et malteurs clients de Dijon Céréales, avant que les consommateurs ne les retrouvent sous forme de bière ou de pain à leur table.© Joseph Melin