“Qualité de vie et conditions de travail sont directement liées à la représentativité”

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iconeExtrait de l’hebdo n°3943

Au Centre hospitalier des Pyrénées, la CFDT a le regard tourné vers les élections professionnelles de 2026. Pour ne pas manquer ce rendez-vous et bousculer l’ordre établi, elle s’active dans les services et sur le terrain du dialogue social.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 26/11/2024 à 13h00

De gauche à droite : Christelle, Chantal et José.
De gauche à droite : Christelle, Chantal et José.© Syndheb

« Nous avons pour ambition de gagner des voix et des sièges », résume Chantal Mouché, assistante médico-administrative et secrétaire de section du Centre hospitalier (CH) des Pyrénées, établissement de santé public spécialisé en psychiatrie, situé à Pau (Pyrénées-Atlantiques / Nouvelle-Aquitaine). Avec les hôpitaux de Pau, Mauléon, Oloron et Orthez, il est rattaché au Groupement hospitalier de territoire Béarn et Soule.

Objectif de la CFDT en 2026 : la deuxième place

En décembre 2022, la CFDT y obtenait la troisième place (16,67 %), derrière la Fédération autonome fonction publique hospitalière (FA-FPH, à 31,13 %) et la CGT (46,54 %). FO, de son côté, obtenait seulement 3,93 %. Sur les douze sièges en jeu, elle en remportait deux, la FA-FPH quatre et la CGT six. Certes, la marche peut paraître élevée, mais elle n’effraie pas la section – la CFDT n’étant finalement qu’à 92 voix de la deuxième place, l’objectif affiché pour 2026.

« On a une marge de progression importante », confirme Christelle Aubuchou, assistante médico-administrative, militante CFDT et actuellement secrétaire du Syndicat CFDT Santé-Sociaux Béarn. Et les militants sont décidés à se donner les moyens nécessaires ! Un plan de travail, un plan d’action et des actions ciblées sont déjà prévus. Cela passera également par un profond travail de pédagogie. « Nous commencerons simplement par rappeler l’utilité du vote. Nombre d’agents ne font pas le lien entre leurs conditions de travail et notre présence, et la notion de représentativité ne leur parle pas toujours », explique la secrétaire de section.

Ils peuvent déjà s’appuyer sur la soixantaine d’adhérents que comprend la section, un effectif quasi stable depuis plusieurs années, mais qui tend à augmenter puisque les arrivées sont plus nombreuses que les départs (solde de + 12 depuis 2022). « Parmi les nouveaux adhérents, il y a des collègues de moins de 36 ans qui sont prêts à s’engager tout de suite dans la vie syndicale », ajoute Christelle Aubuchou. Elle note d’ailleurs une plus grande participation au conseil syndical et la présence régulière des jeunes adhérents.

Autre signe de l’intérêt porté à la CFDT et à ses positions, le succès de la journée « Réponses à emporter » organisée le 24 septembre dernier. Ce jour-là, il était impossible de rater le barnum orange, installé à l’entrée du self. Plus d’une soixantaine de collègues sont venus échanger, poser des questions ou faire part de leur volonté de s’engager. « Il restait moins de café que d’habitude ! », plaisante Chantal Mouché, rodée à ce type d’opération visibilité menée plusieurs fois dans l’année depuis plus de trois ans. Elle précise d’ailleurs que lorsque ce ne sont pas les abords de la cantine qui sont investis, on retrouve régulièrement de l’orange aux barrières de l’établissement pour des tractages matinaux auprès des collègues qui terminent leur service et de ceux qui entament le leur.

« C’est frustrant parce que je n’ai pas pu parler avec tout le monde, rebondit José Cambil, infirmier élu au comité social d’établissement, fin connaisseur du terrain. J’ai tourné dans beaucoup de services, les gens me connaissent. Et même si je n’ai pas forcément parlé de syndicalisme avec eux, ils viennent discuter un moment, ils doivent se dire : “Bon, lui, je le connais ; s’il est là, c’est que l’on partage peut-être des valeurs communes, ça vaut le coup de se renseigner et d’écouter ce qu’il a à dire.” ».

Des transformations dans les services, oui, mais en toute transparence

Ça tombe bien, des choses à dire, il y en a ! Alors que des restructurations sont en cours dans certaines unités de l’établissement et inquiètent légitiment les personnels, la CFDT a obtenu la mise en place d’un point d’étape à l’instant T et d’une réunion d’information mensuelle à laquelle sont conviés les agents. « Nous ne sommes pas, a priori, opposés à des évolutions, mais nous avons demandé qu’elles se fassent dans la transparence la plus totale », s’exclame Chantal Mouché. Un rendez-vous très apprécié par les cédétistes… et les autres organisations syndicales. Même chose en instances, où la CFDT a demandé la transparence concernant les mobilités à venir de leurs collègues. Ce sujet, elle l’a évidemment mis à l’ordre du jour des assemblées générales qu’elle a organisées pour l’occasion – comme elle l’avait fait lors du mouvement contre la réforme des retraites et autour de la question des retraites progressives. « On colle à l’actu », affirme Christelle Aubuchou.

Autre cheval de bataille des militants, la révision des modalités de calcul de la prime de service. « Nous la trouvons inégalitaire. Le calcul ne se fait pas sur la même base mais en fonction du grade. On est toutes et tous agents hospitaliers. Elle devrait être attribuée sur les mêmes critères. »

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

Le temps est précieux, et les militants l’ont bien compris. Ainsi, tout le temps syndical dont dispose les élus est optimisé pour occuper le terrain autant que possible. Chaque heure à son importance. « D’après les chiffres dont nous disposons, en 2023, nous avons utilisé 99,98 % de nos heures », précise José Cambil. Et pour que chacune et chacun sache quoi faire, où et quand, c’est sur le « tableau magique » ornant le local syndical qu’elle ou il trouvera la réponse. Un tableau résolument dédié à l’échéance électorale de 2026.