Extrait du magazine n°501
Près de 150 000 touristes se pressent chaque année au sommet du pic du Midi de Bigorre (Hautes-Pyrénées). Là-haut, à 2 877 m d’altitude, le regard embrasse toute la chaîne des Pyrénées, de la Catalogne au Pays basque. Les plus chanceux, qui ont attendu jusqu’à dix-huit mois pour réserver l’une des 15 chambres au sommet du pic, y vivent une expérience unique au plus près de la Voie lactée. Depuis dix ans, le pic est labellisé Réserve internationale de ciel étoilé (Rice).
Mais le pic est aussi un site scientifique unique en son genre. Depuis cent cinquante ans, on y observe les étoiles, le soleil, l’atmosphère, les particules cosmiques, la météo, la faune et la flore et, depuis peu, la pollution atmosphérique et l’évolution du climat. Les travaux de 1 200 chercheurs et étudiants toulousains dépendent ainsi des instruments déployés au pic. Pour les aider, des techniciens se relayent là-haut 24 heures sur 24 et 365 jours par an afin d’assurer maintenance et fonctionnement des équipements scientifiques, dont huit coupoles d’observation astronomique.
Plusieurs fois menacé de fermeture, le pic du Midi espère pérenniser son modèle unique, à mi-chemin entre sciences et tourisme, en devenant un établissement public de coopération culturelle (EPCC) pour se mettre à l’abri d’opérateurs touristiques privés et en obtenant son classement au patrimoine mondial de l’Unesco.