Plus de la moitié des décès au travail sont dus à un malaise cardiaque

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iconeExtrait de l’hebdo n°3948

Ce type d’accident pourrait être évité grâce à des mesures de prévention adaptées, un suivi médical régulier à mi-carrière et l’amélioration des secours.

Par Claire Nillus— Publié le 14/01/2025 à 13h00

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© Lanier/RÉA

1. Étude de prévention par l’informatisation des comptes rendus d’accidents.

Le dernier rapport annuel de l’Assurance maladie - Risques professionnels recense 759 décès au travail en 2023, dont plus de la moitié (57 %) sont dus à des malaises mortels au travail. Ces accidents dits « sans cause externe identifiée » ont pourtant des points communs ; c’est ce que révèle une étude de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) à partir des données collectées entre 2012 et 2022 dans la base de données Epicea1. D’après les principaux résultats publiés le 13 décembre 2024, 93,7 % des victimes de malaises mortels au travail étaient des hommes, généralement seuls au moment de l’accident, principalement décédés d’une crise cardiaque. Si ces accidents se sont produits dans de nombreux secteurs, 20 % d’entre eux concernaient des conducteurs de poids lourds et 20 % des travailleurs postés. Les professionnels du bâtiment sont aussi particulièrement impactés.

Des manquements en matière de prévention des risques

L’INRS le rappelle à juste titre : les maladies coronariennes sont favorisées à court, moyen et long terme par les risques psychosociaux, les horaires atypiques, les postures sédentaires, les contraintes physiques intenses, le froid, la chaleur, le bruit, le risque chimique… Autant de risques que des mesures de prévention adaptées pourraient atténuer. D’ailleurs, l’analyse de ces accidents confirme qu’il y avait précisément des manquements en matière de prévention au sein des entreprises concernées : absence de sensibilisation aux risques cardiovasculaires, de suivi médical régulier des salariés de la tranche d’âge la plus représentée (50-59 ans) et insuffisances dans l’organisation des secours.

À propos de l'auteur

Claire Nillus
Journaliste

L’INRS préconise ainsi de mettre à profit la visite médicale de mi-carrière pour dépister le risque de maladie coronarienne chez un salarié et recommande vivement de former des sauveteurs secouristes du travail en nombre, capables d’identifier ce type de malaise et de pratiquer les gestes de premiers secours.