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Extrait de l’hebdo n°3940
Les partenaires sociaux se sont réunis le 4 novembre pour une troisième (et avant-dernière) séance de négociation sur l’emploi des seniors. Les discussions ont porté sur un texte légèrement modifié par le patronat, mais le dur de la négociation reste à venir. La prochaine séance, décisive, se tiendra le 14 novembre.
« On peut qualifier cette troisième séance de négociation de séance de transition. Chacune des organisations syndicales a pu préciser ses attentes en attendant d’entrer dans le dur du texte », a expliqué le chef de file CFDT, Olivier Guivarch, à l’issue de la rencontre consacrée à l’emploi des seniors, lundi 4 novembre. La veille, les organisations syndicales avaient reçu un texte patronal légèrement amendé par rapport à celui de la rencontre précédente, mais il n’était pas encore temps de négocier, article par article, en vue de trouver un terrain d’entente.
Lors de cet échange, la CFDT a longuement insisté sur les points qui lui semblent prioritaires à traiter afin de trouver une voie de passage. Elle a notamment plaidé pour que l’accord précise mieux les thèmes à traiter lors d’une négociation seniors dans les entreprises – et ce, afin d’outiller les acteurs de terrain. Six thèmes lui paraissent indispensables : l’accès à la formation ; l’impact des nouvelles technologies ; les pratiques managériales ; les modalités d’écoute des salariés ; l’organisation du travail ; la santé et la sécurité au travail.
Ce dont la CFDT ne veut pas
1. Caisse nationale d’assurance vieillesse.
Elle a par ailleurs redit son opposition à ce que la Cnav1 puisse informer les entreprises sur les droits à la retraite de leurs salariés, mais aussi à ce que le contrat senior proposé par le patronat puisse être exonéré de cotisations. De la même manière, le cumul allocation chômage et salaire ne peut, selon la CFDT, être encouragé dans le cas d’un contrat senior. « On a senti qu’il y avait des ouvertures de la part du patronat pour prendre en compte nos revendications. On verra ce qu’il en est lors de la prochaine et dernière séance de négociations, le jeudi 14 novembre », résume Olivier Guivarch.
La dernière séance promet donc d’être longue, d’autant que le patronat ne cache pas sa volonté de lier totalement cette négociation à celle qui se tient en parallèle et qui concerne l’assurance chômage. « Nous recherchons un équilibre général », assure le Medef, qui se dit prêt à des concessions tout en restant ferme sur un certain nombre de sujets. Ainsi, le patronat refuse catégoriquement que la retraite progressive à 60 ans devienne un nouveau droit octroyé à tous les salariés, comme le demandent les organisations syndicales. En l’état actuel de la négociation, les salariés qui souhaitent bénéficier de ce dispositif devront en faire la demande à leur employeur… qui pourra refuser. Cette ligne rouge paraît, à ce stade, difficile à faire bouger.