Les salariés de l’audiovisuel public en grève contre le projet de fusion

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iconeExtrait de l’hebdo n°3919

L’annonce d’un projet de loi visant à regrouper les entreprises de l’audiovisuel public a provoqué incompréhension et colère au sein de ces médias. Un préavis de grève devrait être déposé pour les 23 et 24 mai.

Par Emmanuelle Pirat— Publié le 07/05/2024 à 12h00

La Maison de la radio abrite le siège social de Radio France.
La Maison de la radio abrite le siège social de Radio France.© Laurent Grandguillot/RÉA

Les choses sont encore au conditionnel. Le projet de loi concernant une réforme de l’audiovisuel public devrait être débattu au Parlement les 23 et 24 mai. Pour marquer leur opposition, les syndicats ont déposé un préavis de grève à ces mêmes dates. Pour l’heure, un grand flou entoure encore les contours du « regroupement des forces des entreprises de l’audiovisuel public » à venir, à savoir Radio France, France Télévisions, France Médias Monde et l’Institut national de l’audiovisuel (INA) – Arte et TV5 Monde étant à part, car la première est franco-allemande et la seconde franco-internationale. Parmi les scénarios avancés par la ministre Rachida Dati, celui d’un regroupement de ces quatre entreprises dans une holding, dans un premier temps, parachevé par une fusion quelques mois plus tard, inquiète particulièrement. « C’est le temps qu’on nous laisse pour revoir le cadre social », s’agace Renaud Dalmar, délégué syndical CFDT de Radio France.

C’est sans doute au sein de la grande Maison de la radio que l’opposition est la plus forte. « On a tout à perdre dans la future configuration, poursuit Renaud, qui craint une perte d’autonomie stratégique et budgétaire. In fine, l’activité radio va devenir une activité parmi d’autres, voire moins importante. » Et ce, alors même que France Inter et France Culture atteignent des scores d’audience historiques dans notre pays.

Déstabilisation

À propos de l'auteur

Emmanuelle Pirat
Journaliste

« L’argument du gain de puissance par un regroupement n’a donc aucun sens pour Radio France », appuie Renaud. À l’heure où perce la désinformation dans l’espace public (avec la multiplication des fake news et autres deepfakes…), « est-ce vraiment le moment de déstabiliser nos entreprises publiques d’information ? Parce qu’il est certain que d’entreprendre un regroupement va nous déstabiliser », pointe le délégué syndical. L’urgence serait plutôt de répondre à la question du financement de l’audiovisuel public. Depuis la fin de la redevance en 2020, celui-ci a été assuré par un prélèvement d’une fraction de la TVA. Mais cette solution n’est que partielle – le manque à gagner n’a pas été intégralement compensé – et temporaire – elle va s’arrêter en fin d’année. Une autre source d’inquiétude pour les salariés de l’audiovisuel…