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Extrait de l’hebdo n°3907
Le 8 février, les personnels de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire se sont de nouveau mobilisés contre le projet de réforme du gouvernement, actuellement en discussion au Parlement. Le projet de loi, qui prévoit l’absorption de l’institut par l’Autorité de sûreté nucléaire, provoque beaucoup d’inquiétude parmi les salariés.
À la manière d’un cortège funèbre, plus de 700 salariés de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), accompagnés de collègues de l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire), ont défilé, le jeudi 8 février, de la place d’Italie à Paris jusque sous les fenêtres du Sénat. Les parlementaires examinent en ce moment le projet de loi qui doit réviser l’organisation de la gouvernance de la sûreté nucléaire en France.
Le démantèlement d’un système qui fonctionnait bien
À terme, l’IRSN (à peu près 1 500 salariés) devrait être absorbé par l’ASN (qui compte environ 500 agents). Ce projet est censé « fluidifier » les process dans un contexte de relance du nucléaire (prolongation de la vie des centrales, construction de nouveaux réacteurs…). Pour les personnels, il s’agit simplement d’un « démantèlement d’un système qui a toujours très bien fonctionné », résume François Jeffroy, délégué syndical CFDT à l’IRSN.
Entre autres inquiétudes, les manifestants pointent le risque d’une « dégradation de l’efficacité du système de gouvernance » ainsi qu’une « désorganisation profonde et durable du système, en pleine relance du nucléaire ». Ils mettent en avant les probables « désorganisations liées à la refonte de la structure organisationnelle, les incertitudes des salariés par rapport aux conditions d’exercice de leurs missions et la fuite des compétences ». Le Sénat doit valider le texte le 13 février, avant un passage à l’Assemblée. D’ici là, les personnels restent mobilisés…