Les modalités de la contre-visite médicale fixées par décret

temps de lectureTemps de lecture 3 min

iconeExtrait de l’hebdo n°3928

Un décret paru le 5 juillet fixe les modalités de la contre-visite médicale pouvant être diligentée par un employeur auprès d’un salarié en arrêt maladie. Il traduit la volonté gouvernementale de réguler les dépenses liées aux arrêts maladie.

Par Claire Nillus— Publié le 16/07/2024 à 12h00

image
© Heiko Specht/LAIF-RÉA

« Éviter tout arrêt de travail qui ne serait pas, ou plus, médicalement justifié » figure comme l’une des ambitions affichées par le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) 2024. Afin de ralentir l’augmentation des dépenses de santé liées aux arrêts maladies, le législateur cherche en effet à renforcer les contrôles « tant des prescripteurs que des assurés ». L’article L1226-1 du code du travail prévoit déjà que l’employeur, lorsqu’il verse une indemnité complémentaire aux indemnités journalières de la Sécurité sociale, puisse faire appel à un médecin pour contrôler la justification de l’arrêt de travail de son salarié. Mais le décret d’application régissant cette contre-visite médicale n’était jamais paru.

Jusqu’au 5 juillet 2024, les conditions de sa mise en œuvre étaient définies par la jurisprudence. Que change ce décret ? Pas grand-chose, en réalité, puisqu’il reprend la jurisprudence en la matière : dès le début de son arrêt de travail et à tout changement de situation, le salarié doit communiquer à l’employeur son lieu de repos s’il est différent de son domicile – et, s’il bénéficie d’un arrêt de travail portant la mention « sortie libre », les horaires auxquels la contre-visite médicale peut s’effectuer.

Pas de suspension des indemnités journalières

Dans le PLFSS 2024, l’exécutif voulait que cette contre-visite puisse donner lieu à la suspension du versement des indemnités journalières si le rapport du médecin contrôleur concluait au caractère injustifié de l’arrêt. Mais cette mesure, à laquelle la CFDT s’est fermement opposée, a finalement été censurée par le Conseil constitutionnel. Seule l’indemnité complémentaire versée par l’employeur pourra être suspendue – et ce, uniquement pour la période postérieure à la visite.

À propos de l'auteur

Claire Nillus
Journaliste

Par ailleurs, la CFDT rappelle que la hausse des dépenses liées aux arrêts de travail trouve davantage sa cause dans les conditions de travail que dans les supposés abus en matière de soins et de prescription d’arrêts de travail. Pour faire des économies, il vaudrait mieux déployer des moyens supplémentaires en faveur de la prévention des risques et la santé au travail que contrôler les arrêts maladie.