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Extrait de l’hebdo n°3950
1. Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques.
Depuis quelques mois, les multiples annonces de plans sociaux et autres défaillances d’entreprises laissaient craindre une remontée du chômage. La Dares1, qui vient de publier ses dernières estimations le 27 janvier, confirme avec une certaine brutalité les effets de ces restructurations sur le marché de l’emploi. Avec une hausse, au quatrième trimestre 2024, de 3,9 % du nombre des demandeurs d’emploi inscrits à France Travail en catégorie A (sans activité), la France enregistre en effet sa plus forte remontée du chômage depuis 2015 – exception faite de la crise sanitaire de 2019.
Une hausse considérable parmi les jeunes
Chez les jeunes de moins de 25 ans, la hausse atteint même 8,5 %. Au total, cela représente 113 800 demandeurs d’emploi de plus en catégorie A sur un trimestre. Un nombre qui se rapproche dangereusement des estimations faites par les organisations syndicales, qui voient les plans sociaux se succéder sur l’ensemble du territoire.
Les clignotants semblent s’allumer un à un sur le front de l’emploi et ne se cantonnent plus au secteur industriel. L’emploi temporaire, traditionnel thermomètre de l’activité économique, traverse un trou d’air sans précédent (– 9 % sur un an). Les économistes anticipent désormais 100 000 destructions nettes d’emploi en 2025, ce qui pourrait porter le taux de chômage à 8,5 % d’ici à la fin de l’année. Dans ce climat anxiogène, la crainte du chômage croît encore plus vite que le chômage lui-même – au point de supplanter, pour la première fois depuis longtemps, la crainte relative au pouvoir d’achat des Français.