L’avenir s’éclaircit enfin chez Duralex : les 228 emplois sont préservés !

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iconeExtrait de l’hebdo n°3927

Placé en redressement judiciaire le 24 avril dernier, Duralex et ses 228 salariés ont appris le 26 juillet que le tribunal de commerce d’Orléans valide le projet de Scop.

Par Anne-Sophie Balle— Publié le 09/07/2024 à 12h00 et mis à jour le 26/07/2024 à 10h02

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© Laurent Grandguillot/RÉA

[Mise à jour du 26 juillet 2024] Le tribunal de commerce d'Orléans valide le projet de Scop et préserve ainsi les 228 emplois du site.

C’est l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide. Et, aujourd’hui, les « Duralex » de La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret / Centre-Val de Loire) veulent voir ce verre à moitié plein. Abattus, fin avril, du fait de l’annonce du placement en redressement judiciaire de leur entreprise, ils relèvent maintenant la tête, confiants en une reprise du site et une relance de l’activité. Trois dossiers de reprise étaient en effet sur la table à l’issue de la date butoir de dépôt des offres ; ils seront étudiés le 17 juillet par le tribunal de commerce d’Orléans.

1. Société coopérative de production.

Un, en particulier, prévoit le maintien de la totalité de l’effectif, et a reçu le soutien des élus locaux mais aussi de 60 % du personnel. Il s’agit de la proposition de Scop1 portée par l’actuelle direction du site. À ce jour, 150 salariés seraient prêts à constituer un capital de départ, à hauteur de 500 euros chacun (soit une somme de 75 000 euros), et ainsi devenir actionnaires de l’usine.

Une aide apportée par les élus régionaux

2. Duralex appartient à la Compagnie française du verre (également propriétaire de Pyrex) qui a repris l’entreprise à la barre de ce même tribunal en 2021.

Afin d’aider à convaincre les banques de financer le projet, Orléans Métropole a proposé de racheter le site de la verrerie pour une somme comprise entre cinq et huit millions d’euros. La région Centre-Val de Loire, de son côté, a promis un soutien sous forme de garantie bancaire. L’offre, jugée sérieuse, a la faveur des organisations syndicales, notamment de la CFDT. Selon Suliman El Moussaoui, son délégué syndical, « c’est le bon moment pour faire cette offre et ne pas revivre éternellement les mêmes galères… ». Il faut préciser que la verrerie en est à sa troisième procédure similaire en seize ans, après celles de 2008 et 20202. Le délégué syndical CFDT dit néanmoins vouloir « étudier toutes les options qui permettraient de faire perdurer le site, conserver un maximum d’emplois et notre marque, Duralex ».

Deux autres projets sont en lice. D’abord, celui présenté par Tourres et Cie, holding familiale qui emploie déjà 150 salariés dans deux verreries (basées dans les départements de Seine-Maritime et Haute-Saône). L’offre présentée prévoit la conservation de 179 emplois et quelques restructurations, notamment l’instauration de synergies techniques et commerciales au sein du groupe. Enfin, le projet présenté par un groupe de fonderie. Cette troisième offre est jugée « infaisable » par la CFDT ; elle ne conserverait d’ailleurs qu’un tiers des salariés, et se révèle donc beaucoup moins favorable sur le plan social.

Les trois propositions présentées aux salariés

À propos de l'auteur

Anne-Sophie Balle
Rédactrice en chef adjointe de Syndicalisme Hebdo

Les trois propositions ont été détaillées le 3 juillet devant les salariés. Clairement, la Scop a la faveur de ces derniers. Le projet peut-il être validé par le tribunal de commerce ? Suliman El Moussaoui le pense : « D’abord parce qu’il n’y a pas de casse sociale. Mais surtout parce que nous sommes des salariés de Duralex. On connaît nos forces et nos faiblesses, on sait ce qu’il faut faire et ne pas faire, quel marché conquérir et où investir. Évidemment, le soutien des élus politiques est précieux et nous encourage dans cette voie. » Verdict dans quelques jours…