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Extrait de l’hebdo n°3906
Alors qu’elle présente un niveau de richesse parmi les plus élevés d’Europe, la France offre à ses citoyens des conditions de travail et d’emploi nettement moins satisfaisantes que ses voisins. Autonomie et participation aux décisions limitées, forte intensité du travail, faibles perspectives de carrière et accès à la formation sont souvent évoqués par les travailleurs qui, durant la crise sanitaire et la contestation de la réforme des retraites, ont exprimé leur préoccupation grandissante en ce qui concerne les conditions de travail et en particulier sa soutenabilité. Au sein de notre organisation, les militants témoignent eux aussi de l’augmentation des troubles psychosociaux et de la perte de sens au travail. Ils observent une intensification qui se traduit par le sentiment de « mal faire » son travail.
La négociation « Pacte de la vie au travail » s’inscrit dans ce contexte, et son diagnostic ne fait que confirmer la place centrale du travail. 37 % des salariés ne se sentent pas capables de tenir dans leur emploi jusqu’à l’âge de la retraite – signe que l’altération du travail comme l’exposition à des risques professionnels sont déterminantes dans la motivation à rester en emploi.
Pour la CFDT, la prévention de l’usure ainsi que l’amélioration de la satisfaction et de la qualité de vie au travail sont donc au cœur de cette négociation et doivent être pensées tout au long de la carrière. Mais les transformations du travail que la CFDT appelle de ses vœux ne pourront advenir sans une profonde évolution des modèles organisationnels et des pratiques managériales articulés autour d’un dialogue professionnel et social sur le travail réel, une implication des travailleurs dans les décisions et un renforcement de leur pouvoir d’agir.