En cinq ans, le nombre d’adhérents CFDT du Conseil départemental du Pas-de-Calais a grossi d’un tiers. Ils sont désormais plus de mille. Une solide assise qui pèse lors des élections et des négociations.
Le 11 octobre 2018, le rouge des briques du conseil départemental du Pas-de-Calais à Arras vire soudain à l’orange. Plus de 150 militants CFDT occupent la salle de réception dans un joyeux brouhaha. En pleine campagne des élections dans la fonction publique, la section profite de la venue de Laurent Berger pour fêter comme il se doit son millième adhérent. Michaël, agent technique au collège Pablo Neruda de Vitry-en-Artois, et cédétiste depuis quelques jours, monte timidement à la tribune pour la photo : « Ce qui est frappant, c’est la dynamique qui est la vôtre, lance le secrétaire général de la CFDT à l’assemblée. Dans un monde de plus en plus incertain, nous avons besoin d’une organisation collective qui porte des valeurs. » Et qui les portent en nombre.
Plus d’agents qui votent… et plus d’adhérents CFDT !
L’adhésion, ça s’apprend Un bulletin sur chaque tract Le quadrillage du territoire |
Depuis 2013, les effectifs de la section du conseil départemental ont gonflé d’un tiers, passant de 759 à 1 028 adhérents. Pas mal pour une administration qui compte à peu près 7 400 agents. « Plus 33 % en cinq ans. À ce rythme-là, on explose les objectifs nationaux de 10 % d’augmentation du nombre d’adhérents d’ici à la fin du mandat », sourit le secrétaire Michel Viseur, convaincu de l’utilité de miser sur la syndicalisation afin de doper le développement. Bien vu. Quelques semaines plus tard, ces chiffres trouvent une traduction très concrète dans les urnes. La CFDT du conseil départemental du Pas-de-Calais engrange à elle seule plus de 43 % des voix en comité technique, une progression de 3 points par rapport à 2014. CAP A, CAP B, CAP C : tous les clignotants sont au vert. Idem en ce qui concerne la dernière-née des instances : la CCP (commission consultative paritaire), créée pour défendre la situation individuelle des contractuels. « Nous pouvions craindre la montée en puissance du vote contestataire ou une plus forte abstention avec la crise des gilets jaunes », note Michel. Il n’en a rien été. Au contraire. À rebours de la tendance nationale, les élections dans le Pas-de-Calais ont attiré plus d’électeurs que les autres années. De fait, avec un taux de 55 %, la participation est en hausse de 10 points.
De quoi donner encore plus de retentissement aux résultats de la première organisation syndicale du département. « Bien sûr qu’on s’appuie sur le nombre de nos adhérents dans le cadre des élections, approuve le secrétaire général. Mais on n’a pas attendu la veille pour s’y préparer. Cela faisait quatre ans, c’est-à-dire tout le temps du mandat précédent, que nous les avions en tête. Ces résultats sont le fruit d’un travail quotidien, régulier et constant. »
Un quadrillage maximal du département
Certes, dans la dernière ligne droite, la mobilisation des militants lorsqu’il s’est agi de passer des coups de fil aux électeurs étourdis ou retardataires a sans doute permis de glaner quelques points : « Nos appels étaient très ciblés pour faire voter nos adhérents au maximum », souligne le permanent Cyril Douchin. Au final, 87,7 % d’entre eux se sont exprimés. Mais c’est au long cours que la victoire s’est dessinée. « Nous n’avons pas de recette miracle », prévient Michel. Les militants préfèrent mitonner leur potion avec une multitude d’ingrédients. Le premier d’entre eux : l’utilisation de toutes les possibilités qu’offre le droit pour intervenir auprès des agents. Dans la fonction publique territoriale, les organisations syndicales représentatives ont la possibilité d’organiser des réunions mensuelles d’information au personnel. Les agents peuvent y participer pendant leur service, dans la limite de douze heures par an. L’équipe CFDT du Pas-de-Calais en use pleinement. « Nous…