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Extrait de l’hebdo n°3919
Pour la première fois cette année, les organisations syndicales sont parties prenantes du nouveau contrat stratégique de la filière automobile. Tour d’horizon des mesures et des priorités sociales poussées par la CFDT.
1. En 2023, la production n’a atteint que 1,5 million de véhicules, toutes énergies comprises.
La Fédération générale de la métallurgie et des mines CFDT (FGMM-CFDT) a conclu, le 6 mai, avec deux autres organisations syndicales (FO Métaux et la CFE-CGC), les représentants de la filière automobile et le gouvernement un nouveau contrat de filière (à télécharger ci-dessous) qui fixe les orientations stratégiques des quatre années à venir et précise le niveau d’engagement de l’État dans ce domaine. À cette occasion, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a notamment réaffirmé le « choix résolu de la France pour la voiture électrique » et fixé un objectif ambitieux de production de 2 millions de véhicules électriques à l’horizon 20301. Un million de salariés (industrie et services confondus) sont concernés par ces nouvelles orientations. « Les véhicules électriques représentent 19 % des ventes à fin 2023 contre 17 % au début de la même année », selon le ministre de l’Économie. Le nouveau contrat de filière prévoit de multiplier par quatre les ventes de véhicules 100 % électriques pour les particuliers d’ici à 2027 – pour atteindre 800 000 exemplaires vendus par an – et par six les ventes d’utilitaires légers électriques.
Impulser l’achat en accompagnant le consommateur
Pour cela, le gouvernement souhaite notamment démocratiser le tout-électrique en proposant des véhicules plus sobres et plus petits. Un parc automobile de l’occasion dans l’électrique pour le rendre accessible à un plus grand nombre est également dans les tuyaux. « Les véhicules électriques coûtent plus cher que les véhicules thermiques. Il faut donc accompagner le consommateur pour impulser l’acte d’achat », expliquent ainsi les services de Luc Chatel, le représentant des constructeurs et des équipementiers.
En plein conflit social entre Stellantis et certains sous-traitants, Bruno Le Maire a également appelé à la « solidarité » dans la filière. « Il y a encore trop de brutalité dans la relation entre les donneurs d’ordre et les sous-traitants », alerte le ministre.
Les syndicats associés
Pour la première fois cette année, les organisations syndicales ont été associées au contrat de filière. Elles ont été sollicitées en amont dans le cadre de groupes de travail. Et espèrent peser en aval, dans le cadre du suivi. « Nous sommes intégrés dans la signature et nous comptons bien être dans la gouvernance aussi », explique ainsi Benoît Ostertag, secrétaire fédéral à la FGMM-CFDT, qui siège notamment au comité stratégique de filière.
Parmi les demandes portées par la CFDT : des véhicules moins coûteux, l’engagement d’une réflexion par territoire pour être au plus près des difficultés, et l’anticipation des restructurations et des besoins de formation des salariés. Le contrat de filière précise ainsi que « la filière automobile française doit anticiper les transformations à venir via la démultiplication des initiatives territoriales innovantes et une concertation nationale/territoriale renforcée. Le but est d’accompagner la reconversion des salariés impactés par la fin du moteur thermique (en amont et en aval de la filière) vers les emplois créés dans les nouvelles chaînes de valeur de l’automobile ou, le cas échéant, vers d’autres filières ». « C’est important que les partenaires sociaux soient associés à la signature de ce contrat », ont réagi les services de Bercy. « Le défi social est tout aussi important que le défi écologique. »