Isigny Sainte-Mère, la crème de la crème

Les délégués syndicaux Dominique Baloche (à dr.) et Emmanuel Dufays (à g.) ont négocié 39 accords depuis 2019.
Les délégués syndicaux Dominique Baloche (à dr.) et Emmanuel Dufays (à g.) ont négocié 39 accords depuis 2019.© Stéphane Vaquero

iconeExtrait du magazine n°507

La crémerie d’Isigny est une coopérative spécialisée dans la transformation des laits crus. Elle emploie plus de 1 100 personnes. La CFDT y est la première organisation syndicale avec 96 % des suffrages remportés lors des élections professionnelles de juin 2023.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 01/11/2024 à 10h05

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

Ici, le dialogue social, c’est un véritable état d’esprit. Égalité professionnelle, astreintes, salaires… Près d’une quarantaine d’accords ont été signés ces cinq dernières années. « Nous n’avons aucun intérêt à être dans l’opposition systématique. Nous pensons que tout le monde doit être gagnant. Nous ne sommes pas là pour casser l’outil de travail. On aime nos produits, on aime notre terroir et nous sommes heureux de pouvoir mettre nos compétences au service de produits dont la qualité est reconnue partout dans le monde », résume Dominique Baloche, secrétaire du CSE et délégué syndical CFDT.

Tous les deux jours, les chauffeurs se rendent chez les 388 producteurs situés dans un rayon de 50 kilomètres autour d’Isigny-sur-Mer pour la récolte. Les citernes peuvent contenir jusqu’à 30 000 litres de lait. Les produits de la coopérative bénéficient d’une appellation d’origine protégée (AOP), qui certifie la provenance locale de la matière première.
Tous les deux jours, les chauffeurs se rendent chez les 388 producteurs situés dans un rayon de 50 kilomètres autour d’Isigny-sur-Mer pour la récolte. Les citernes peuvent contenir jusqu’à 30 000 litres de lait. Les produits de la coopérative bénéficient d’une appellation d’origine protégée (AOP), qui certifie la provenance locale de la matière première.© Stéphane Vaquero
Le lait amorce son circuit en salle REP pour « réception, écrémage et pasteurisation ». Chaque année, près de 275 millions de litres transitent dans ces tuyaux pour être transformés.
Le lait amorce son circuit en salle REP pour « réception, écrémage et pasteurisation ». Chaque année, près de 275 millions de litres transitent dans ces tuyaux pour être transformés.© Stéphane Vaquero
Afin de garantir la qualité des produits, la sécurité alimentaire et la traçabilité, des mesures d’hygiène strictes sont mises en œuvre avant l’entrée dans chacune des unités de production.
Afin de garantir la qualité des produits, la sécurité alimentaire et la traçabilité, des mesures d’hygiène strictes sont mises en œuvre avant l’entrée dans chacune des unités de production.© Stéphane Vaquero
La fabrication du fromage suit un processus de fabrication immuable. Après le caillage, l’égouttage, le moulage vient le démoulage. Les fromages sont ensuite affinés, conditionnés et expédiés vers les distributeurs.
La fabrication du fromage suit un processus de fabrication immuable. Après le caillage, l’égouttage, le moulage vient le démoulage. Les fromages sont ensuite affinés, conditionnés et expédiés vers les distributeurs.© Stéphane Vaquero
Au sein de l’unité fromagerie, les salariés sont exposés à un taux d’hygrométrie 
de 90 % et à des températures oscillant entre 27 et 32 °C. « L’intervention de la CFDT a permis d’obtenir l’automatisation de certaines tâches et une prime liée aux conditions de travail », explique Hervé Vile, élu au CSE et membre de la commission santé, sécurité et conditions de travail.
Au sein de l’unité fromagerie, les salariés sont exposés à un taux d’hygrométrie de 90 % et à des températures oscillant entre 27 et 32 °C. « L’intervention de la CFDT a permis d’obtenir l’automatisation de certaines tâches et une prime liée aux conditions de travail », explique Hervé Vile, élu au CSE et membre de la commission santé, sécurité et conditions de travail. © Stéphane Vaquero
Hervé Vile, élu au CSE et membre de la commission santé, sécurité et conditions de travail.
Hervé Vile, élu au CSE et membre de la commission santé, sécurité et conditions de travail.© Stéphane Vaquero
Au sein de l’atelier beurrerie-crèmerie, « l’or jaune » coule à flots.
Au sein de l’atelier beurrerie-crèmerie, « l’or jaune » coule à flots. © Stéphane Vaquero
Avant sa mise en pot, la crème a passé plusieurs étapes : l’écrémage, la pasteurisation et l’ensemencement en ferments lactiques. Le maître crémier veille ensuite à ce que le processus de maturation se déroule correctement. Cette étape peut durer jusqu’à dix-huit heures.
Avant sa mise en pot, la crème a passé plusieurs étapes : l’écrémage, la pasteurisation et l’ensemencement en ferments lactiques. Le maître crémier veille ensuite à ce que le processus de maturation se déroule correctement. Cette étape peut durer jusqu’à dix-huit heures.© Stéphane Vaquero
Une centaine de salariés travaillent au sein de cette unité de fabrication de poudre de lait infantile. Chaque jour, 2,5 millions d’enfants dans près d’une cinquantaine de pays sont nourris avec la poudre de lait infantile de la coopérative normande.
Une centaine de salariés travaillent au sein de cette unité de fabrication de poudre de lait infantile. Chaque jour, 2,5 millions d’enfants dans près d’une cinquantaine de pays sont nourris avec la poudre de lait infantile de la coopérative normande.© Stéphane Vaquero
Thomas, conducteur de ligne au conditionnement, commence sa journée à 4 heures du matin. Le nettoyage des machines, l’étiquetage, la vérification du poids ou de la qualité des scellages font partie de ses missions.
Thomas, conducteur de ligne au conditionnement, commence sa journée à 4 heures du matin. Le nettoyage des machines, l’étiquetage, la vérification du poids ou de la qualité des scellages font partie de ses missions.© Stéphane Vaquero
« Deux cent cinquante analyses sont réalisées quotidiennement par plus d’une centaine de laborantins sur l’unité », explique Lionel Dessoliers, élu au CSE. Ici, il reconstitue un biberon afin de vérifier la granulosité de la poudre et s’assurer de sa bonne dissolution.
« Deux cent cinquante analyses sont réalisées quotidiennement par plus d’une centaine de laborantins sur l’unité », explique Lionel Dessoliers, élu au CSE. Ici, il reconstitue un biberon afin de vérifier la granulosité de la poudre et s’assurer de sa bonne dissolution.© Stéphane Vaquero
La collecte du lait est continue, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an. La majorité des salariés travaillent en trois-huit.
La collecte du lait est continue, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an. La majorité des salariés travaillent en trois-huit.© Stéphane Vaquero
Militante CFDT et élue au CSE, Aurélie Hautemanière est chargée de la planification de la production, du suivi des stocks et des commandes 
des produits frais.
Militante CFDT et élue au CSE, Aurélie Hautemanière est chargée de la planification de la production, du suivi des stocks et des commandes des produits frais. © Stéphane Vaquero
Les délégués syndicaux Dominique Baloche (à dr.) et Emmanuel Dufays (à g.) ont négocié 39 accords depuis 2019. La CFDT sait aussi se mobiliser lorsque cela est nécessaire. 
Le 18 mars dernier, alors que la discussion sur la négociation annuelle obligatoire (NAO) était à la peine, la section CFDT a déclenché une grève. Les salariés ont répondu très favorablement à l’appel, les deux sites de production et la collecte du lait ont été mis à l’arrêt. Il n’aura fallu que quelques heures aux négociateurs pour obtenir, entre autres, une hausse générale des salaires de 3 % et 0,5 % d’avantages supplémentaires.
Les délégués syndicaux Dominique Baloche (à dr.) et Emmanuel Dufays (à g.) ont négocié 39 accords depuis 2019. La CFDT sait aussi se mobiliser lorsque cela est nécessaire. Le 18 mars dernier, alors que la discussion sur la négociation annuelle obligatoire (NAO) était à la peine, la section CFDT a déclenché une grève. Les salariés ont répondu très favorablement à l’appel, les deux sites de production et la collecte du lait ont été mis à l’arrêt. Il n’aura fallu que quelques heures aux négociateurs pour obtenir, entre autres, une hausse générale des salaires de 3 % et 0,5 % d’avantages supplémentaires. © Stéphane Vaquero