Insertion professionnelle : Travailler et apprendre ensemble

Laurent Godin (à g. au premier rang), codirecteur, et Séverine Choquet, (au centre au premier rang) codirectrice de TAE, entourés d’une partie de l’équipe salariée.
Laurent Godin (à g. au premier rang), codirecteur, et Séverine Choquet, (au centre au premier rang) codirectrice de TAE, entourés d’une partie de l’équipe salariée.© Cyril Badet

iconeExtrait du magazine n°508

Dans cette entreprise lancée en 2002 par le mouvement ATD Quart Monde à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), des salariés ayant vécu la grande pauvreté travaillent avec d’autres personnes au parcours plus classique. Deux types de contrats de travail sont proposés : des contrats d’insertion, avec promesse de basculer ensuite automatiquement en CDI pour les personnes les plus éloignées de l’emploi, et des CDI pour celles qui sont embauchées sans critères d’insertion.

Par Sabine Izard— Publié le 02/12/2024 à 13h00

À propos de l'auteur

Sabine Izard
Rédactrice

Contrairement à d’autres structures du même type, chez Travailler et apprendre ensemble (TAE), sortir de l’entreprise n’est pas l’objectif affiché. La plupart des salariés y travaillent depuis de nombreuses années. « Les anciens forment les nouveaux, et on pratique la polyvalence, explique Laurent Godin, le codirecteur de TAE. Ici, on prend la personne comme elle est : si elle éprouve plus de difficultés que les autres, on l’accepte quand même. On définit tous ensemble comment l’entreprise doit s’organiser afin que tout le monde trouve sa place. »

TAE est un projet lancé par ATD Quart Monde, dans l’idée d’expérimenter une alternative à l’entreprise traditionnelle et trouver un mode d’organisation qui permette de faire de la place à tous et toutes, d’être rentable, durable et imitable. Laurent Godin (à g. au premier rang), codirecteur, et Séverine Choquet, (au centre au premier rang) codirectrice de TAE, sont entourés d’une partie de l’équipe salariée.
TAE est un projet lancé par ATD Quart Monde, dans l’idée d’expérimenter une alternative à l’entreprise traditionnelle et trouver un mode d’organisation qui permette de faire de la place à tous et toutes, d’être rentable, durable et imitable. Laurent Godin (à g. au premier rang), codirecteur, et Séverine Choquet, (au centre au premier rang) codirectrice de TAE, sont entourés d’une partie de l’équipe salariée.© Cyril Badet
La répartition des équipes se fait tous les lundis matin. Lorsqu’une personne est absente, les autres la remplacent sur ses tâches.
La répartition des équipes se fait tous les lundis matin. Lorsqu’une personne est absente, les autres la remplacent sur ses tâches.© Cyril Badet
Jean-François Moinet, salarié et militant CFDT. TAE compte 26 salariés. Une section CFDT les représente.
Jean-François Moinet, salarié et militant CFDT. TAE compte 26 salariés. Une section CFDT les représente. © Cyril Badet
TAE a pour activité principale la vente d’ordinateurs reconditionnés, qu’elle récupère auprès d’entreprises ou de collectivités. Une fois réparés, les ordinateurs sont revendus à des bénéficiaires de minima sociaux par l’intermédiaire des CCAS ou d’assistantes sociales. Ou bien à des associations, des écoles, des collectivités…
TAE a pour activité principale la vente d’ordinateurs reconditionnés, qu’elle récupère auprès d’entreprises ou de collectivités. Une fois réparés, les ordinateurs sont revendus à des bénéficiaires de minima sociaux par l’intermédiaire des CCAS ou d’assistantes sociales. Ou bien à des associations, des écoles, des collectivités…© Cyril Badet
Pour Dominique Debelle, la santé et la protection sociale des salariés constituent une priorité syndicale.
Pour Dominique Debelle, la santé et la protection sociale des salariés constituent une priorité syndicale.© Cyril Badet
Chacun peut évoluer dans les autres secteurs de l’entreprise selon ses envies. La personne se forme sur le tas, au contact des autres.
Chacun peut évoluer dans les autres secteurs de l’entreprise selon ses envies. La personne se forme sur le tas, au contact des autres.© Cyril Badet
L’entreprise a mis en place un pot commun de jours de récupération de RTT qui servent à compenser les trois premiers jours de carence des personnes contraintes de s’arrêter pour cause de problèmes de santé récurrents. Chez TAE, il est possible de s’absenter sans craindre de perdre son emploi. Lorsque 
la personne ne vient pas travailler, elle n’est tout simplement pas payée.
L’entreprise a mis en place un pot commun de jours de récupération de RTT qui servent à compenser les trois premiers jours de carence des personnes contraintes de s’arrêter pour cause de problèmes de santé récurrents. Chez TAE, il est possible de s’absenter sans craindre de perdre son emploi. Lorsque la personne ne vient pas travailler, elle n’est tout simplement pas payée. © Cyril Badet
Audrey et Tareq. Certains moments sont ritualisés : les horaires de travail sont les mêmes pour tous (8 h-17 h, et jusqu’à midi le vendredi), avec une pause partagée de quinze minutes à 10 h 15.
Audrey et Tareq. Certains moments sont ritualisés : les horaires de travail sont les mêmes pour tous (8 h-17 h, et jusqu’à midi le vendredi), avec une pause partagée de quinze minutes à 10 h 15. © Cyril Badet
Le déjeuner est préparé à tour de rôle par les salariés et pris en commun. Il est financé sur le même principe qu’une cantine d’entreprise, 
avec une participation de l’employeur.
Le déjeuner est préparé à tour de rôle par les salariés et pris en commun. Il est financé sur le même principe qu’une cantine d’entreprise, avec une participation de l’employeur.© Cyril Badet
Des ateliers (chant, yoga, etc.) sont également proposés sur le temps de production, à raison d’une heure par semaine.
Des ateliers (chant, yoga, etc.) sont également proposés sur le temps de production, à raison d’une heure par semaine.© Cyril Badet
TAE propose également des petits travaux de bâtiment (peinture, pose de cloisons…), l’entretien d’espaces verts, des services de ménage et une activité de « formation au management inclusif ».
TAE propose également des petits travaux de bâtiment (peinture, pose de cloisons…), l’entretien d’espaces verts, des services de ménage et une activité de « formation au management inclusif ».© Cyril Badet
Ici, tout le monde gagne entre un et deux Smic. Les salaires évoluent peu afin de préserver la pérennité économique de l’entreprise. Après un an, tous les salariés 
sont augmentés de 6 % ; après trois ans, ils perçoivent le Smic + 12 %.
Ici, tout le monde gagne entre un et deux Smic. Les salaires évoluent peu afin de préserver la pérennité économique de l’entreprise. Après un an, tous les salariés sont augmentés de 6 % ; après trois ans, ils perçoivent le Smic + 12 %.© Cyril Badet