En Italie, l’extrême droite veut bâillonner les oppositions et la société civile

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Le 18 septembre, les députés italiens ont adopté un projet de loi sur la sécurité qui criminalise les mouvements sociaux et introduit de nouvelles infractions pénales. Ce texte devant être discuté au Sénat inquiète au plus haut point les syndicats du pays. La CGIL et l’UIL dénoncent la volonté du gouvernement d’éliminer la liberté et le droit des personnes à exprimer leur opinion.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 26/09/2024 à 10h09

Giorgia Meloni est Première ministre depuis octobre 2022 et actuelle dirigeante du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia.
Giorgia Meloni est Première ministre depuis octobre 2022 et actuelle dirigeante du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia.© Salvo Barbagallo/Zuma-RÉA

1. Confederazione Generale Italiana del Lavoro (Confédération générale italienne du travail).

2. Unione Italiana del Lavoro (Union italienne du travail).

Pas à pas. Insidieusement. Voilà la méthode adoptée par Giorgia Meloni pour étouffer la démocratie italienne. Depuis son accession au pouvoir, il y a bientôt deux ans, la Première ministre d’extrême droite n’a pas chômé. Après ses attaques contre les familles homoparentales, contre l’interruption volontaire de grossesse, ce sont désormais les libertés d’expression et de manifestation qui sont dans son viseur avec un projet de loi « sécurité ». Voté par les députés, le texte prévoit notamment la création de quatorze nouveaux délits, dont celui de « résistance passive », et des peines de prison allant jusqu’à six ans en cas de refus d’obéir à un ordre de dispersion de la police. Ainsi, bloquer une route ou une voie ferrée exposerait à un mois d'emprisonnement et 300 000 euros d’amende. Ce nouvel arsenal répressif a été dénoncé par les syndicats italiens CGIL1 et UIL2 devant le Sénat, à Rome, le 25 septembre, lesquels pointent les menaces qu’une telle régression fait peser sur la démocratie et les droits des travailleurs.

Criminalisation de l’action syndicale

« Ce projet de loi va limiter les mobilisations syndicales visant à défendre l’emploi et à lutter contre les crises que nous traversons. Il rend toute forme de dissidence pacifique impossible. Il est de notre devoir de nous opposer à une loi qui a clairement l’intention d’éliminer la liberté et le droit des personnes d’exprimer leur dissidence, et qui introduit de nouvelles infractions pénales, et donc la prison, contre ceux qui occupent les rues, les espaces publics et privés », ont alerté Maurizio Landini et PierPaolo Bombardieri, les secrétaires généraux de la CGIL et de l’UIL.

Post X de Marylise Léon

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

« C’est le vrai visage de l’extrême droite ; dès qu’elle a le pouvoir, elle s’attaque aux libertés fondamentales et aux travailleurs », a réagi Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, qui dénonce une loi liberticide et « la volonté du gouvernement de museler les expressions dissonantes ».