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Extrait de l’hebdo n°3912
Les organisations syndicales de la fonction publique sont très remontées face à un exécutif qui prône la concertation sans passer à l’acte. Elles veulent de vraies négociations salariales, au plus vite.
La réunion n’aura duré qu’un petit quart d’heure. Jeudi 14 mars, l’ensemble des organisations syndicales de la fonction publique étaient invitées par le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques à une réunion de diagnostic au sujet des rémunérations. Soit à moins d’une semaine de la grève unitaire du 19 mars. Lors de cette brève rencontre, sept des huit organisations syndicales représentatives (FO avait choisi de ne pas se déplacer) ont donc lu un communiqué commun pour mettre les choses au point : « Nos organisations syndicales estiment que la réunion de ce jour ne peut se substituer à leur demande d’une véritable négociation salariale. Elles soulignent par ailleurs que le document qui leur a été adressé avant-hier soir ne saurait constituer une base pour un quelconque diagnostic sur les rémunérations dans la fonction publique, compte tenu du choix hautement partial des éléments présentés. »
Un dialogue social considérablement à la peine
Cette rencontre qui a tourné court est à l’image de l’actuel dialogue social au niveau ministériel. Alors que le ministre Stanislas Guerini a finalement été reconduit à son poste, les échanges sont réels mais tardent à reprendre sur de bonnes bases. La lettre envoyée par le ministre quelques jours plus tôt en guise d’agenda social n’est pas non plus de nature à satisfaire les organisations syndicales. « Les chantiers sont bien listés, mais trop peu de négociations sont envisagées. Aucune n’est clairement annoncée, affirme Laure Revel, secrétaire générale adjointe de la CFDT-Fonctions publiques. Même pour organiser le travail des agents pendant les Jeux olympiques, il a fallu que nous insistions pour être reçus. »
L’annonce d’un plan d’économies de 10 milliards d’euros sur le budget de l’État à la mi-février (dont 800 millions sur la seule masse salariale de la fonction publique de l’État) est également dans toutes les têtes. Comme souvent, la décision a été prise sans aucune concertation avec les organisations syndicales, et ces dernières attendent toujours de savoir comment ce plan va se décliner dans la plupart des ministères. D’ici là, de véritables négociations salariales pour faire face à l’inflation 2024 seront peut-être entamées… C’est en tout cas le mot d’ordre des mobilisations du 19 mars, et la priorité des priorités de la CFDT-Fonctions publiques dans la période. À l’heure où nous bouclons, le cortège parisien est sur le point de s’élancer…