En Afghanistan, les talibans font disparaître les femmes de l’espace public

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iconeExtrait de l’hebdo n°3931

Le 22 août, le régime taliban a promulgué une loi visant “à prévenir le vice et promouvoir la vertu”. Ce texte supprime les rares espaces de liberté dont bénéficiaient encore les femmes afghanes et enfonce un peu plus le pays dans l’obscurantisme.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 03/09/2024 à 12h00

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© Middle East Images/RÉA

Trois ans après leur retour au pouvoir, les talibans ont franchi une nouvelle étape dans leur ambition d’invisibiliser les femmes avec la publication d’un nouveau texte de loi de 114 pages. Il leur est maintenant interdit de lire à voix haute en public, de réciter de la poésie ou de chanter. Leur corps et leur visage doivent désormais être intégralement couverts. Le droit de se déplacer seule dans un rayon de 70 kilomètres autour de leur domicile leur a également été retiré. « Nous adressons tout notre soutien aux femmes afghanes, que les talibans s’acharnent à effacer de l’espace public et à soumettre à leur obscurantisme toujours plus délirant », a réagi Béatrice Lestic, secrétaire nationale de la CFDT chargée de l’international.

Un système oppressif fondé sur le genre

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

Concomitamment à la publication de ce nouvel arsenal répressif, le rapporteur spécial de l’Organisation des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Afghanistan, Richard Bennett, a été interdit d’accès au territoire afghan. « Cela constitue un pas en arrière et envoie un signal inquiétant quant à leur engagement auprès des Nations unies et de la communauté internationale en matière de droits de l’homme », a-t-il réagi. Le 18 juin dernier, il avait déclaré devant le Conseil des droits de l’homme que le « système institutionnalisé d’oppression fondé sur le genre » des talibans serait constitutif d’un crime contre l’humanité.