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Extrait de l’hebdo n°3946
La CFDT Services ne cache pas son inquiétude : 1 500 emplois sont menacés dans les clubs de jeux parisiens. Ces établissements – où se jouent des parties de poker, de punto banco (jeu de cartes inspiré du baccara) et de black jack, mais qui sont dépourvus de jeux de hasard « purs » (machines à sous, roulette) – ont ouvert le 1er janvier 2018 dans le cadre d’une expérimentation dont l’objectif était d’assainir le milieu préexistant des cercles de jeux et d’enrayer la recrudescence de clubs clandestins où se pratiquait le blanchiment d’argent.
L’expérimentation, déjà prolongée plusieurs fois, devait l’être pendant encore un an (jusqu’à la fin 2025) en vue de neutraliser les effets de la période Covid sur leurs bilans et ainsi permettre une réforme durable. Mais la censure du gouvernement Barnier a empêché le vote de l’article 28 de la loi de finances 2025 actant cette prolongation. Faute de mesure législative leur permettant de poursuivre leur activité, ces établissements pourraient tout simplement fermer le 31 décembre 2024.
Le temps presse !
« Il faudrait un décret ou une loi, mais le temps presse. Plusieurs de ces clubs appartiennent à de grands groupes ; des solutions pourront être trouvées en interne pour leurs salariés pendant quelques mois. Mais les clubs indépendants se dirigent vers un potentiel dépôt de bilan. Leurs salariés vont se retrouver sans emploi ni rémunération au 1er janvier 2025. Ils ne pourront même pas prétendre au chômage partiel puisqu’ils n’existent pas légalement, s’inquiète Serge Piccone, référent CFDT du groupe Partouche et chef de file de la délégation nationale des casinos et clubs de jeux de la CFDT Services. Sans compter que six clubs sur les sept existants n’étaient pas rentables… »
La Fédération devrait donc rencontrer prochainement la direction des libertés publiques et des affaires juridiques pour évoquer l’avenir de ces clubs. Dans l’intervalle, elle demande la mise en place, au sein du ministère de l’Intérieur, d’une commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) qui pourrait négocier avec l’ensemble des organisations syndicales « tous les nouveaux arrêtés qui sortent sur la réglementation des jeux », poursuit Serge Piccone. « Nous sommes aux côtés des salariés et nous allons tout faire pour les aider ! »