William Bouyagi, chauffeur-ripeur à Rouen Métropole a vu le regard des gens changer sur son métier depuis le début de la crise sanitaire.

De toute sa carrière, dont 12 ans comme chauffeur-ripeur à Rouen Métropole, William Bouyagi n’avait jamais vu ça. « Tous les jours on récupère des petits mots, des dessins d’enfants, des gens nous applaudissent. On a même eu des riverains qui avait installé une table devant chez eux, avec du café, pour nous. On sent que notre métier est enfin reconnu, les gens se rendent compte de ce qu’on fait », raconte-t-il avec une certaine fierté dans la voix. Avec ses collègues ripeurs, il était davantage habitué à entendre les klaxons des automobilistes pressés, que leur camion-poubelle empêchaient de passer plus vite. Ou des comportements plus méprisants vis-à-vis d’un métier peu considéré. « Il aura fallu cette crise pour que les gens réalisent… ». Mais bien sûr, les marques de reconnaissance n’effacent pas la dureté du métier au quotidien. Ni la peur des agents d’attraper le virus en venant travailler. « C’est sûr qu’on ne vient pas travailler sereinement. On a peur des risques pour nous, mais aussi pour nos familles, qui restent confinées. On ne peut pas s’empêcher de penser : et si on ramène le virus à la maison ? », témoigne ce père de famille de trois enfants. Mais, reconnait-il, « la hiérarchie a fait le maximum pour qu’on puisse…