Covid-19 : Le point sur la situation Outre-Mer abonné

La situation en Outre-Mer se complique en raison de la crise sanitaire avec des différences notables selon les territoires. Dans les territoires de l’océan Indien et des Caraïbes, la reprise des activités touristiques en fin d’année a contribué à faire circuler le virus. Le variant africain a été détecté dans l’océan Indien et le brésilien en Guyane. Seuls la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna restent protégés sur leur territoire en raison du filtrage et de la quatorzaine obligatoire.

Aussi les mesures sanitaires ont été prises territoire par territoire par les Préfets qui les ont adaptées aux différentes réalités locales à l’exception du motif impérieux obligatoire exigé pour se rendre en Outre-mer qui a été étendu le 31 janvier à tous les territoires.

Enfin, la campagne vaccinale a démarré timidement sauf pour Wallis et Saint-Pierre où elle est annoncée en mars avec le vaccin Moderna, moins difficile à utiliser dans sa logistique. Ailleurs, une grosse opération logistique est menée pour garder le vaccin Pfizer à moins de 80 degrés.

La Réunion

10 487 cas positifs et 47 décès depuis le début de l’épidémie. 13 cas ont été détectés (11 du variant sud-africain, 1 britannique et 1 brésilien). Durant la semaine du 18 janvier au 24 janvier, le nombre moyen de cas confirmés est de 46 cas par jour contre 25 cas en moyenne la semaine précédente. Le taux d’incidence est de 37,6/100 000 habitants et reste dessous du « seuil national d’alerte » (50/100 000).

La distanciation sociale est de 2 mètres sans masque, elle est applicable aux restaurants et bars qui restent ouverts. Le port du masque à l’école primaire dès 6 ans est rendu obligatoire depuis le 8 février. L’île a connu une forte activité touristique en fin d’année, avec souvent des remontées par les équipes CFDT faisant état de vacanciers mettant « en pause » les mesures barrières avec la nécessité de faire des rappels à l’ordre dans les différents lieux touristiques.

Au niveau CFDT Réunion, Jean-Pierre Rivière a passé la main à Karl Maillot. Celui-ci a la charge de préparer le congrès en fin d’année 2021 de la CFDT Réunion. Cette dernière a envoyé un sms à l’ensemble des adhérents pour les sensibiliser sur le scrutin des élections TPE. Des réunions hebdomadaires se déroulent avec les syndicats pour faire le point sur la campagne. Enfin, le suivi de la crise et du plan de relance est effectif sur le territoire avec un rendez-vous quasi hebdomadaire entre le Préfet et les partenaires sociaux.

Mayotte

11 147 cas et 65 décès depuis le début de l’épidémie. En quinze jours, le nombre d'admissions en médecine, de patients touchés par la Covid, a explosé au Centre hospitalier de Mayotte (CHM). Le variant sud-africain fait des ravages avec une forte diffusion, toutes les catégories de la population sont touchées. Le taux d’incidence de 600 cas pour 100 000 habitants.

Des ponts aériens sont organisés entre Mayotte et le CH de la Réunion, cette crise renforce la nécessité d’avoir un second CH sur Mayotte que la CFDT revendique depuis longtemps. L’armée est mobilisée pour le déploiement de lits de réanimation et de personnels médicaux supplémentaires.

Face à cela, depuis le 4 février, Mayotte est passée en confinement total pour 3 semaines, les activités essentielles restent accessibles, mais les écoles sont toutes fermées. Au niveau de la campagne de vaccination, le gouvernement ne souhaite pas privilégier pour l’instant le vaccin d’Astra Zeneca moins efficace face au variant sud-africain.

De son côté, la CFDT Mayotte a mis en place une stratégie pour les élections TPE, avec des brigades CFDT dans les quartiers pour aller à la rencontre des électeurs, mais la situation sanitaire complique les choses. Pour éviter des rencontres dans des lieux clos, la CFDT a organisé des points rencontres TPE sur les plages, mais maintenant avec le confinement pour 3 semaines la campagne de proximité risque d’être compliquée. Le syndicat Santé CFDT de Mayotte dénonce une situation conflictuelle au centre hospitalier où la direction ne respecte ni le droit, ni les organisations syndicales, ni le dialogue social.

La situation sécuritaire sur l’île est très tendue. Des conflits entre différentes bandes ont provoqué la mort de 3 personnes dont 2 mineurs, cette violence est liée à l’immigration clandestine, notamment celle venant des Comores. Le gouvernement a répondu par l’envoi d’escadrons de gendarmerie.

Les relations diplomatiques entre les Comores et la France se sont détériorées, le gouverneur de l’île d’Anjouan ayant appelé à une reconquête de Mayotte par les Comoriens. Ce discours met gravement à mal les termes de l’accord franco-comorien, signé en juillet 2019 entre les présidents Macron et Azali. Cet accord conditionnait une aide de la France contre l’arrêt des migrations vers Mayotte. Il est resté lettre morte depuis lors.

Martinique

6521 cas et 45 décès du Covid. Le territoire après un dernier trimestre 2020 compliqué a retrouvé des indicateurs en dessous des seuils d’alerte. L’activité touristique a été très dense en fin d’année avec un brassage de populations, on indique un cas détecté du variant anglais. Les restaurants sont autorisés à être ouverts jusque minuit, les bars restent fermés. Une fronde monte avec les suppressions des manifestations carnavalesques. Un défilé sauvage a rassemblé une centaine de manifestants pour réclamer l’autorisation de maintenir le défilé dans une semaine.

Les professionnels du tourisme dénoncent un coup de massue supplémentaire avec la mise en place des motifs impérieux. La perte de chiffres d’affaires en février, saison dense en Martinique, est un coup dur pour la filière.

Au niveau local, les licenciements économiques augmentent et le groupe Colas Martinique a annoncé un plan social avec 28 licenciements sur 72 salariés. La CFDT fait des contrepropositions pour éviter cela : économies sur les frais de structures, activité partielle de longue durée, missions sur d'autres entités du groupe aux Antilles et en Guyane, ou encore plans de départs anticipés à la retraite. Pour l’heure, la direction reste sourde aux alternatives proposées.

La CFDT Martinique, en cette nouvelle année, se mobilise sur l’accompagnement des travailleurs et aussi sur la campagne TPE. Plusieurs réunions se sont tenues en fin d’année avec les militants pour mobiliser sur la campagne et le vote à venir. Des tournées dans les centres villes ont été organisées.

Guadeloupe

9 302 cas et 159 décès sur le territoire. Sur Saint-Barthélemy et Saint-Martin, il y a 1 594 cas et 13 décès. La situation est stable sur ces deux territoires, les restrictions restent néanmoins en vigueur : port du masque dès 11 ans, restaurants fermés à minuit, bars et discothèques fermés. Après une reprise très forte de l’activité touristique en fin d’année, la mise en place des dernières mesures va à nouveau mettre la filière du tourisme en difficulté.

La région de Guadeloupe a voté une enveloppe pour la relance de 500 millions d’euros, des actions complémentaires au dispositif de l’Etat sont prévues mais la CFDT n’est pas associée aux discussions sur le suivi de la crise et le plan de relance.

Guyane

16 296 cas et 79 décès sur le territoire. La Guyane vient d’en terminer avec sa seconde vague et les mesures strictes de couvre-feu, en semaine 19h à 5h et le week-end du samedi 19h au lundi 5h. Elles ont permis de diviser le nombre de cas par 2 en 15 jours. Les restaurants restent ouverts, sauf le dimanche. La situation reste néanmoins sous surveillance, les frontières avec le Surinam et le Brésil fermées et pour l’instant il n’y a pas de cas de variant détecté. Quelques manifestations carnavalesques, non autorisées, se sont tenues sur Cayenne.

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