La section CFDT de cette entreprise du Morbihan veut se développer. Elle a fait appel à un dispositif mis en place par l’Union régionale interprofessionnelle de Bretagne pour favoriser l’adhésion et prépare des élections au comité social et économique qui devraient la renforcer.
« Ici, beaucoup de choses reposent sur moi. J’ai éprouvé le besoin de redynamiser l’équipe, de trouver des salariés qui veuillent se joindre à nous et de recréer des liens avec le syndicat. J’étais sur le point de baisser les bras, d’autant qu’avec les élections CSE qui s’annoncent, nos moyens vont encore se réduire, commence Laurence Le Meitour, la déléguée syndicale centrale (DSC) CFDT de l’entreprise agroalimentaire Celvia à Saint-Jean-Brévelay. On a alors proposé à l’équipe d’être accompagnée par le CODD [comité opérationnel départemental de développement] » Ce dispositif mis au point par l’URI Bretagne dans les quatre départements de la région a pour objectif le développement des sections (lire l’encadré ci-dessous). Le référent dans le Morbihan depuis octobre 2017, Sébastien Lannay, a pris contact avec l’équipe Celvia « pour les soutenir et les accompagner afin de reconstruire une équipe ».
Une entreprise en développement qui recrute
L’adhésion, une priorité Les élections CSE Les conditions de travail en questions |
« On avait vraiment de grosses difficultés à recruter dans la section », reconnaît Valérie Merlet, la secrétaire du comité d’entreprise. Pourtant, dans cette entreprise, ce ne sont pas les bras qui manquent. Près de 900 personnes travaillent sur deux sites morbihannais du groupe LDC (Lambert Dodard Chancereul), un des plus gros groupes français spécialisés dans la volaille (lire la fiche « Repères » ci-dessus). Et l’heure n’est pas à la récession. Celvia vient d’investir 12 millions d’euros dans une nouvelle ligne de production de panés et fait tourner ses équipes en trois-huit. En revanche, l’entreprise a elle aussi du mal à recruter.
« Pour la section, on a mis au point un plan d’action qui va se dérouler sur environ une année », raconte Laurence. Plusieurs rencontres sont programmées avec le référent du comité opérationnel départemental de développement. Le plan prévoit dans un second temps l’élaboration de micromodules – permettant de prendre la question de l’adhésion à bras-le-corps – et sera suivi d’un nouveau point d’accompagnement et d’un bilan. « Si l’objectif est bien de faire des adhésions, on ne se lance pas comme ça du jour au lendemain, affirme Sébastien Lannay, le référent CODD. Il faut d’abord reprendre le b.a.-ba de la section. » Le point est fait sur les pratiques de chaque élu dans ses mandats. Où en est-il ? Comment aborde-t-il les questions ?
« On essaie aussi d’améliorer nos passages sur le terrain, observe Michel Gillet, délégué syndical du site de Sérent, en notant la date de chaque passage, en identifiant le service visité et en faisant un retour aux adhérents que nous avons rencontrés. » Le plan prévoit également d’organiser une assemblée générale une fois par an, de tenir à jour un trombinoscope afin que les élus soient bien reconnus. De même, l’identification de tous les adhérents fait l’objet de soins attentifs ainsi que la mise à jour des comptes rendus des instances et la bonne tenue des panneaux syndicaux.
Les élections CSE
En septembre dernier, le déroulement du plan a dû être quelque peu bousculé, à l’approche des élections au comité social et économique qui se sont tenues 17 octobre. La section CFDT part avec un avantage : elle est déjà première organisation syndicale avec près de 33 % et affiche un solide bilan. « Nous avons obtenu le rétablissement de quatre jours d’ancienneté, qui avaient été supprimés au moment de la mise en place des 35 heures, raconte Laurence Le Meitour. Ils seront récupérés au rythme d’une journée par an sur quatre ans. » La section a également décroché une journée payée pour enfant malade avec hospitalisation. Au rang des bons résultats de la CFDT, Valérie Merlet compte aussi mettre en avant la bonne gestion des…