“La fin de la désactivation arbitraire des VTC est une révolution !”

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iconeExtrait de l’hebdo n°3890

Du côté des travailleurs des plateformes, les négociations se poursuivent. Un accord sur la déconnexion vient d’être bouclé. Un autre, relatif aux rémunérations, est en discussion… mais ne satisfait pas Union-Indépendants. Voici les explications de Fabian Tosolini, délégué général d’Union.

Par Fabrice Dedieu— Publié le 03/10/2023 à 12h00

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Union-Indépendants a signé à la fin septembre un accord concernant la déconnexion abusive des chauffeurs VTC par les plateformes. Que contient-il ?

Jusqu’à aujourd’hui, l’information des plateformes envers les chauffeurs n’était pas claire, et de nombreux VTC ne comprenaient pas pourquoi ils étaient déconnectés. Désormais, chaque infraction fera l’objet d’une information de la part des plateformes, et le chauffeur pourra donner son avis et sa version des faits. Chaque chauffeur pourra également être défendu par une organisation syndicale, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. Enfin, il y aura dorénavant une compensation financière en cas d’erreur : un chauffeur pourra être indemnisé par la plateforme si celle-ci l’a déconnecté abusivement. Les plateformes reconnaissent ainsi leur responsabilité. C’est la fin de la désactivation arbitraire des VTC. C'est une révolution ! Union a aussi fermement bataillé afin que figurent des mesures concernant les clients : en cas de dénonciation calomnieuse, le compte du client pourra être désactivé automatiquement. Une mesure, là aussi, dissuasive. Maintenant, de nouvelles négociations vont débuter, car ce que nous avons signé, c’est un accord-cadre. Il faut le décliner plus finement et techniquement, plateforme par plateforme.

Un autre accord est en préparation concernant la rémunération des VTC. Union-Indépendants a quitté la table des négociations le 20 septembre. Que s’est-il passé ?

En janvier, un accord fixait le prix minimal d’une course VTC à 7,65 euros. Une mesure déjà caduque car les plateformes sont déjà au-dessus de ce tarif. Union-Indépendants n’avait pas signé cet accord. Là, les négociations en cours portent sur les rémunérations des chauffeurs VTC. Les plateformes, et notamment Uber, voyant que le tarif de 7,65 euros n’est pas suffisant pour inciter les VTC à prendre les petites courses, tentent une autre approche, en conditionnant le tarif minimal à un taux moyen d’annulation des courses : si le chauffeur refuse trop de courses parce qu’elles ne sont pas rémunératrices, il n’aura pas accès à la tarification minimale. Ça nous choque et c’est incompatible avec le statut de travailleur indépendant des chauffeurs.

Au-delà de ça, il est question de rémunération minimale mais à aucun moment n’est pris en considération ce qui compose la rémunération du VTC. La semaine dernière, nous avons envoyé un contre-accord détaillé, dans lequel nous reprenons nos revendications : une rémunération pour le temps d’approche, une rémunération horokilométrique de la course et des rémunérations minimales selon les spécificités du véhicule (la présence d’éléments supplémentaires comme un siège bébé)… Nous espérons que les plateformes reconsidéreront leur position.

Côté livreurs à deux roues, deux accords ont été signés cette année sur la rémunération et la déconnexion. Où en est-on ?

À propos de l'auteur

Fabrice Dedieu
Journaliste

L’accord sur la rémunération s’applique depuis le 1er octobre. Il faut rappeler que c’est un texte que nous n’avons pas signé. Et sur la déconnexion, ce sera mis en place le 18 octobre. Nous avons encore une dernière négociation de déclinaison de l’accord avec une plateforme le 10 octobre. Nous verrons donc les effets produits par ces textes dans environ un mois.