Élus selon les nouvelles normes du comité social et économique (CSE), les militants CFDT de la Biscuiterie Saint-Georges, près de Cholet, se confrontent à une direction peu ouverte au dialogue et dont ils ne comprennent pas la stratégie.

Dans le pays des Mauges, les dirigeants d’entreprise sont des gens pressés. En mars 2018, le Conseil constitutionnel inscrivait les ordonnances modifiant le code du travail dans le marbre de la loi. Ce même mois, les élections des représentants du personnel au sein de la toute nouvelle instance créée par ces mêmes ordonnances, le Comité social économique (CSE), étaient organisées à la biscuiterie Saint-Georges, une usine située dans le bocage choletais. « Ça nous faisait un peu peur, se souvient Dominique Guesneau, la déléguée syndicale CFDT. C’était un saut dans l’inconnu avec des modalités que l’on ne maîtrisait pas beaucoup. »
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Le protocole d’accord préélectoral n’a pas rassuré l’équipe CFDT pourtant largement majoritaire d’élection en élection. « Ici, il n’y a rien à négocier, déplore-t-elle. Nous voulions que les suppléants puissent assister aux réunions. La réponse de la direction a été immédiate : c’est niet ! Nous voulions qu’une réunion CSE mensuelle soit organisée pour mieux suivre les affaires… même réaction. L’équipe dirigeante souhaitait appliquer la loi, juste la loi. » Résultat, le seul référentiel qui compte, c’est le tableau Excel fourni par les autorités administratives. La biscuiterie Saint-Georges compte 210 salariés ? Elle entre dans la colonne des entreprises de 200-249 salariés qui ont droit à dix délégués et 22 heures de délégation. Point. Même attitude vis-à-vis des commissions. La loi ne les imposant pas dans les entreprises de moins de 300 salariés, le CSE des Biscuits St Georges s’en passera. Fermez le ban. Difficile à avaler pour les militants CFDT qui, aujourd’hui, se trouvent passablement démunis devant l’absence de dialogue.
Avec le CSE, de nouvelles règles à maîtriser
Alors les militants se forment. Le 26 juin dernier, au lendemain de la rencontre avec Syndicalisme Hebdo, ils partaient tous pour trois jours de formation au CSE organisés par l’Arefor, l’outil de formation syndicale de l’Union régionale interprofessionnelle CFDT des Pays de la Loire. « C’est le début, relativise Dominique. Il faut que l’on se pose, qu’on réfléchisse tranquillement à la façon dont nous allons réagir pour nous mettre le plus possible au service des salariés. » « Il faut y aller doucement, étape par étape », ajoute Marylène Reulier, secrétaire adjointe du CSE, qui a vu les équipes de direction se succéder depuis qu’elle a franchi le seuil de l’usine, en 1982.
En amont du scrutin de mars 2018, la section s’est également donné les moyens d’appréhender au mieux cette nouvelle forme de représentation syndicale, en participant à la formation « Gagner les élections » dispensée par le SGA 49 (Syndicat général de l’agroalimentaire du Maine-et-Loire). « Ce moment a été important dans la campagne. Cinq d’entre nous ont suivi cette formation, indique la déléguée syndicale. Elle nous a permis d’apprendre plein de choses, notamment des techniques qui permettent d’aller davantage à la rencontre de nos collègues, valoriser ce que nous avions accompli en tant que représentants du personnel mais aussi en tant que syndiqués CFDT. » « On apprend de nos erreurs, souligne avec malice Sylvie Voland, élue lors du dernier scrutin. La communication, ce n’était pas notre fort. » Depuis, l’équipe s’est rattrapée.
Un fréquent rappel des acquis obtenus par la CFDT
Pendant toute la durée de la campagne,…