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Extrait de l’hebdo n°3924
À l’occasion de la Conférence internationale du travail, l’OIT renouvelait, le 10 juin dernier, ses instances dirigeantes, qui ont la particularité d’être tripartites (à l’image de l’organisation onusienne), avec des représentants des États, des employeurs et des travailleurs élus. Le conseil d’administration, élu pour un mandat de trois ans (2024-2027), se compose de 56 membres titulaires et de 66 suppléants répartis entre les trois collèges.
1. Initiative du directeur général de l’OIT prise en 2023, cette Coalition regroupe une centaine de gouvernements, d’organisation d’employeurs et de travailleurs ainsi que des ONG. Elle vise à améliorer la collaboration mondiale et accélérer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, des Objectifs de développement durable et de l’Agenda du travail décent.
Béatrice Lestic, secrétaire nationale de la CFDT et vice-présidente de cette 112e Conférence internationale, a été réélue membre titulaire avec 89 voix. Lors de la cérémonie de clôture de la Conférence, Béatrice a tenu à se référer à la déclaration de Philadelphie régissant les objectifs de l’OIT (adoptée en 1944), qui « nous rappelle que le travail n’est pas une marchandise ; la liberté d’expression et d’association est une condition indispensable d’un progrès soutenu ; la pauvreté, où qu’elle existe, constitue un danger pour la prospérité de tous. Aussi, avec la Coalition mondiale pour la justice sociale1 […] nous avons la responsabilité collective d’opérer un véritable changement dans la façon d’organiser l’économie politique mondiale ».
Un siège pour l’Ukraine
Signe que le monde bouge, le syndicaliste ukrainien Vasyl Andreyev a été élu sur l’un des sièges destinés aux suppléants – un vote fait par consensus et sans opposition exprimée. C’est la première fois qu’un Ukrainien rejoint le conseil d’administration des travailleurs – « une responsabilité nouvelle », a réagi l’intéressé. Malgré tout, les instantes dirigeantes de l’organisation n’échappent pas aux tensions géopolitiques actuelles. La Confédération syndicale internationale (organe représentatif des travailleurs) – qui n’inclut pas la Chine et a suspendu la Russie à la suite de l’agression de l’Ukraine – a dû se résoudre à laisser deux places « vacantes » à ces deux pays. Le 10 juin dernier, le candidat russe a été le moins bien élu, n’obtenant que 65 voix sur les 126 participants au scrutin.