163 organisations demandent à l’UE d’interdire les relations commerciales avec les colonies israéliennes

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iconeExtrait de l’hebdo n°3952

Début février, 163 organisations regroupant syndicats et associations de défense des droits humains ont adressé un courrier à la présidente de la Commission européenne. Elles appellent l’UE à respecter le droit international et à cesser toute activité économique en territoire palestinien occupé.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 06/02/2025 à 13h21 et mis à jour le 06/02/2025 à 13h38

La colonie israélienne de Beit Aryeh-Ofarim (Cisjordanie), en juin 2021.
La colonie israélienne de Beit Aryeh-Ofarim (Cisjordanie), en juin 2021.© Corinna Kern/LAIF-RÉA

« En commerçant avec ces colonies, l’UE, ses États membres et les entreprises européennes ne violent pas seulement leurs propres obligations légales, ils contribuent également aux violations graves et systémiques des droits humains et autres violations du droit international qui sous-tendent l’entreprise de colonisation », écrivent les 163 signataires du courrier envoyé à Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Le message de la société civile est clair : il est inacceptable que des acteurs européens contribuent, sous quelque forme que ce soit, à l’occupation et à la colonisation des territoires palestiniens, encore moins qu’ils en tirent des bénéfices.

Aux côtés des ONG Human Rights Watch et de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), on retrouve parmi les signataires plusieurs organisations syndicales dont la CFDT, la CSC (Confédération des syndicats chrétiens), l’UGT (Union générale des travailleurs) et la CGIL (Confédération générale italienne du travail).

L’UE et ses relations d’affaires

Malgré un consensus européen à propos de l’illégalité des colonies, « l’UE continue de commercer et d’entretenir des relations d’affaires avec ces colonies, déplore le collectif. Si les produits des colonies sont exclus des tarifs préférentiels accordés par l’accord d’association UE-Israël, ils ne sont pas exclus du marché de l’UE ». Ces pratiques vont également à contre-courant de l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ) rendu en juillet 2024. L’institution déclarait alors que « les États ne [devaient] pas reconnaître, aider ou soutenir une situation illégale découlant de l’occupation par Israël du territoire palestinien ».

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

Selon les 163 organisations, il est urgent que l’UE introduise une législation permettant de « mettre fin à la complicité [de l’UE] dans les abus » en interdisant enfin le commerce et les investissements dans les colonies. En attendant l’adoption d’un éventuel texte en ce sens, les signataires souhaitent que l’Union européenne publie un document visant à « décourager les entreprises européennes de mener des activités bénéficiant aux colonies ».