Il y a trois ans, des syndicalistes biélorusses raflés

temps de lecture Temps de lecture 3 min

Par Guillaume LefèvrePublié le 17/04/2025 à 13h36

image
© IndustriAll

C’est « l’une des pages les plus sombres de l’histoire du mouvement syndical européen », affirment les organisations syndicales françaises. Le 19 avril 2022, une vague de répression massive et inédite visait le syndicat indépendant biélorusse BKDP (Belarusian Congress of Democratic Trade Unions, Congrès biélorusse des syndicats démocratiques), dissous depuis, et ses militants. Parmi les personnes arrêtées ce jour-là, les président et vice-président du BKDP payaient le prix de leur participation aux manifestations citoyennes qui ont eu lieu en 2021 après le coup d’État d’Alexandre Loukachencko – considéré comme le dernier dictateur d’Europe.

Trois ans ont passé… mais les persécutions n’ont pas cessé. Aussi, les grandes organisations syndicales françaises1 exigent-elles, à l’occasion de cette date anniversaire, « le rétablissement des droits et libertés syndicales et la fin de la persécution et de la terreur politique contre les travailleurs et travailleuses au Belarus ! », peut-on lire dans une déclaration commune.

« Aujourd’hui, les répressions contre les travailleurs et travailleuses biélorusses ne cessent de s’amplifier. Au sein de toutes les entreprises et administrations du pays on trouve un poste de directeur en charge de l’idéologie […] », expliquent les huit signataires du courrier, qui rappellent que le gouvernement biélorusse est visé par une procédure spéciale de l’Organisation internationale du travail (OIT) depuis 2023 pour « violations graves et répétées des libertés syndicales et des droits des travailleurs ». Une procédure que refuse de reconnaître le régime dictatorial en place. « Loin de s’y soumettre, il conteste l’autorité du mandat de cette agence onusienne et de son système de contrôle. Il vise ainsi le cœur du mécanisme de la protection des droits humains et des conventions fondamentales de l’OIT », dénoncent les syndicats français.

Un courrier au gouvernement français

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

Dans un courrier commun adressé le 16 avril à trois ministères français (Affaires étrangères, Travail et Économie), les organisations syndicales susmentionnées leur enjoignent d’agir et de prendre des mesures supplémentaires. Parmi celles-ci, on retrouve « la demande d’informations auprès des entreprises et des organisations patronales sur l’état des relations avec leurs homologues du Belarus afin de garantir une diligence raisonnable dans les chaînes d’approvisionnement ». En d’autres termes, que l’économie française, à travers ses investissements dans un pays visé par les sanctions internationales, ne contribue pas à financer la répression syndicale en Biélorussie.