Au lendemain des législatives, les attentes sociales des travailleurs demeurent

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iconeExtrait de l’hebdo n°3928

Après une réunion des numéros un, l’intersyndicale signe (sans la CFTC) une déclaration commune et s’accorde sur un bloc d’exigences sociales urgentes. La lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur les lieux de travail sera menée conjointement.

Par Anne-Sophie Balle— Publié le 16/07/2024 à 12h00

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Pas de répit sur le front social. À peine les élections législatives passées, les numéros un des organisations syndicales se retrouvaient le 9 juillet dernier afin de dresser les priorités sociales des travailleurs qu’il leur faudra pousser dans les prochains mois. Saluant le sursaut démocratique et républicain, l’intersyndicale CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, FSU, Unsa et Solidaires estime que « ces élections législatives sont un signal d’alarme pour chacun et chacune d’entre nous […] Les attentes des travailleurs demeurent. Il y a urgence à ce que la parole des travailleuses et des travailleurs soit plus et mieux prise en compte ».

Le fond…

Les priorités sont connues et ont d’ailleurs irrigué la campagne de ces dernières semaines. On retrouve en tête la lutte contre la précarité et le sentiment de déclassement, éléments prégnants chez nombre de nos concitoyens. « Répondre aux attentes en matière de pouvoir d’achat et d’augmentation des salaires, du point d’indice [des fonctionnaires et contractuels], des minima et des pensions » est une « nécessité absolue », estime l’intersyndicale. Les services publics s’avèrent encore trop peu accessibles sur l’ensemble du territoire, « notre système de santé, de prise en charge de la dépendance, notre école […] sont asphyxiés et ont besoin d’investissements massifs qui peuvent être financés par des mesures de justice fiscale », rappellent en outre les organisations syndicales, qui visent en creux la mise en place d’une taxe sur les superprofits ou les transactions financières.

… Et la forme

En vue de prendre en compte ces exigences sociales, « démocratie sociale et démocratie parlementaire doivent retrouver pleinement leur rôle et leur complémentarité », poursuivent les organisations syndicales, et ce, alors que le pays navigue sans majorité ni gouvernement. Quoi qu’il en soit, « la période qui s’ouvre doit permettre un rôle renouvelé et renforcé du dialogue social en redonnant toute sa place à la négociation collective entre acteurs sociaux ». De leur côté, les organisations ont prévu de rester en contact étroit afin de prendre toutes les initiatives nécessaires permettant de faire émerger des améliorations qui changent concrètement le quotidien des travailleurs – sans toutefois poser une quelconque date de mobilisation.

À propos de l'auteur

Anne-Sophie Balle
Rédactrice en chef adjointe de Syndicalisme Hebdo

Un point devrait néanmoins les faire travailler de concert dans les entreprises et les administrations : la lutte contre les discriminations. « Cette campagne a profondément clivé le pays, jusque dans les collectifs de travail. Elle a été marquée par de nombreuses paroles racistes, antisémites, homophobes, décomplexées et par de nombreuses violences », constatent-elles unanimement. L’heure est à l’apaisement. Aussi, « nos organisations syndicales s’engagent-elles à travailler ensemble contre le racisme et l’antisémitisme, contre toutes les formes de discriminations sur l’ensemble des lieux de travail, dans les entreprises comme les administrations ». Un nouveau front commun s’ouvre contre les idées d’extrême droite, car la recherche permanente de boucs émissaires prônée par ses candidats a conduit à une libération de la parole inacceptable aux yeux du monde syndical.