ATD Quart Monde dénonce la maltraitance institutionnelle dont sont victimes les plus pauvres

temps de lectureTemps de lecture 3 min

iconeExtrait de l’hebdo n°3934

Dans un plaidoyer publié le 19 septembre, l’association de lutte contre la pauvreté s’attaque à la “maltraitance institutionnelle” et lance une grande campagne de mobilisation.

Par Sabine Izard— Publié le 24/09/2024 à 12h00

image
© ATD Quart Monde - https://www.atd-quartmonde.fr/

« Trop souvent, dans notre pays, les plus pauvres sont discriminés, contrôlés, rejetés. On les accuse d’être responsables de leur situation, de ne pas chercher du travail, de ne pas suivre la scolarité de leurs enfants […]. Nous n’accepterons jamais que près de 10 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté soient ainsi montrées du doigt », s’est indignée Marie-Aleth Grard, la présidente d’ATD Quart Monde, lors du lancement de la campagne de mobilisation contre la maltraitance sociale et institutionnelle, le 19 septembre dernier. Le sujet a également été retenu comme thème de la Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre prochain, à laquelle s’associe la CFDT.

Le plaidoyer sur lequel elle s’appuie fait suite à une vaste recherche menée en 2019 par ATD Quart Monde et l’Université d’Oxford sur les dimensions cachées de la pauvreté, où la maltraitance sociale et institutionnelle arrive en bonne place. « L’objectif n’est pas d’attaquer les professionnels, eux-mêmes souvent en souffrance, ou des institutions en particulier, mais de montrer que c’est un phénomène systémique et donc de réfléchir à comment corriger ce qui entrave l’accès effectif de toutes et tous à l’ensemble de leurs droits », explique Anne-Marie De Pasquale, membre de la délégation nationale d’ATD Quart Monde.

L’urgence, c’est faire face au quotidien

À propos de l'auteur

Sabine Izard
Rédactrice

Seize causes et mécanismes favorisant la maltraitance institutionnelle sont ainsi identifiés, tels que les préjugés et les idées fausses sur les personnes en situation de pauvreté, le manque de moyens humains et financiers pour la mise en œuvre des politiques publiques, la complexité des démarches ou encore la numérisation excessive. « L’urgence des personnes en situation de pauvreté n’est pas l’urgence des professionnels, constate Benoît Reboul-Salze, membre de la délégation d’ATD Quart Monde. Souvent, il manque un papier, un justificatif, et l’urgence est alors de l’obtenir pour débloquer l’accès à une prestation. Pour des personnes en galère, l’urgence est, à ce moment-là, de faire face au quotidien… »