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Extrait de l’hebdo n°3933
Promis à la fermeture après l’annonce, en juin, de la délocalisation de sa production, le site historique de Poulain, près de Blois, va être repris par le groupe industriel Andros. Carambar & Co, propriétaire de l’usine, l’a annoncé le 10 septembre. Un immense soulagement pour ses 109 salariés.
Ils s’attendaient au pire : la fermeture de leur usine et leur licenciement. Les 109 salariés de l’usine Poulain de Villebarou (Loir-et-Cher / Centre-Val de Loire), viennent d’apprendre que le groupe Andros s’est proposé comme repreneur. Le 10 septembre, la direction de Carambar & Co, propriétaire de la marque des chocolats Poulain, a en effet annoncé que « les bases d’un accord de reprise » avaient été trouvées avec le groupe Andros pour l’usine historique où est produit le fameux chocolat depuis 1848. L’accord devrait porter sur « la totalité du site et de ses équipes avec un maintien de la production actuelle ainsi que de nouvelles perspectives de développement », a précisé la direction de Carambar & Co dans un communiqué. Un nouveau cycle d’information-consultation va donc débuter dès la semaine prochaine, en lieu et place de la négociation qui devait s’amorcer au sujet du plan social.
Redonner un avenir au site
« C’est une très grande satisfaction et un soulagement pour les salariés et leurs familles. Cela redonne un avenir au site de Blois », se félicite Michaël Amadis, le coordinateur CFDT pour l’ensemble du groupe Carambar & Co, qui salue au passage « la mobilisation constructive que nous avons eue autour de la sauvegarde du site. Nous avons toujours pensé que l’usine de Blois avait tous les atouts permettant d’intéresser un repreneur ». La CFDT avait d’ailleurs été en première ligne, dès l’annonce de la fermeture programmée, lorsqu’il s’est agi de contester le projet de la direction et de demander l’application de la loi Florange du 29 mars 2014, qui impose de chercher un repreneur.
La reprise par Andros, un groupe familial et industriel, « est également un gage de sérieux, note Michaël, à la différence des fonds d’investissement qui ont pour seul but la réalisation de profits à court terme ».
“Nous restons prudents…”
Cela étant, la prudence reste de mise, explique un récent communiqué de l’intersyndicale : « Nous restons prudents, dans l’attente de la conclusion de l’accord définitif et de la formalisation des engagements qui doivent être pris par Carambar concernant le maintien sur le site de la production des chocolats Poulain. À cet égard, l’absence de cession par le groupe Carambar de la marque Poulain, qui était l’une des priorités de l’intersyndicale, constitue une déception et une source d’inquiétude. » Pour sa part, Michaël Amadis craint que ce qui s’est passé sur le site de Villebarou (Blois) préfigure un mouvement de désengagement d’Eurazeo (le fonds d’investissement qui détient Carambar & Co) et qu’il soit annonciateur de « cessions d’autres usines dans le groupe ». Si le site de Blois est pour l’instant préservé, les militants n’entendent pas se laisser endormir par une bonne nouvelle.