À l’Insep, une CFDT endurante et performante

L’Institut national du sport, 
de l’expertise et de la performance (Insep).
L’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep).© Cyril Badet

icone Extrait du  magazine n°511

Les 28hectares de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), situé au cœur du bois de Vincennes (Paris), ont retrouvé leur quiétude après un été olympique et paralympique euphorique. L’établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel a en effet été mis en lumière durant les Jeux de Paris 2024: 78 des 139médailles (56%) décrochées par les sportifs tricolores l’ont été par des athlètes issus de l’Insep.

Par Guillaume LefèvrePublié le 01/03/2025 à 09h00

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

En ce mois de janvier 2025, les 800 athlètes et les 300 agents qui animent ce repaire du sport de haut niveau ont repris leur routine quotidienne.

Et parmi celles et ceux qui font vivre le lieu : les militantes et militants de la CFDT, par ailleurs première organisation à l’Insep (quatre élus contre deux pour la FSU). Comme le sport de haut niveau, le dialogue social nécessite rigueur, stratégie et détermination. C’est avec cet état d’esprit que la section a obtenu un accord télétravail et l’instauration d’une procédure en cas de violence, discrimination, harcèlement et agissements sexistes. « Les conditions et la qualité de vie au travail des uns participent de la réussite des autres », affirme Rémi Bernard, kinésithérapeute et représentant du personnel.

La bibliothèque de l’Insep rassemble le principal fonds documentaire consacré au sport. Vingt-cinq mille ouvrages et mille titres de périodiques sont mis à disposition des étudiants, des enseignants… Le lieu est ouvert au public.
La bibliothèque de l’Insep rassemble le principal fonds documentaire consacré au sport. Vingt-cinq mille ouvrages et mille titres de périodiques sont mis à disposition des étudiants, des enseignants… Le lieu est ouvert au public.© Cyril Badet
Corinne Mahé, bibliothécaire et élue CFDT au comité social d’administration de l’établissement (CSAE), rappelle que la CFDT est à l’origine de la mise en place de la procédure d’alerte et de signalement « violences, harcèlement et agissements sexistes, discriminations », en décembre 2024.
Corinne Mahé, bibliothécaire et élue CFDT au comité social d’administration de l’établissement (CSAE), rappelle que la CFDT est à l’origine de la mise en place de la procédure d’alerte et de signalement « violences, harcèlement et agissements sexistes, discriminations », en décembre 2024. © Cyril Badet
Nadia Derras, assistante administrative et suppléante au CSAE, a rejoint une section CFDT qu’elle savait très dynamique et engagée sur les questions de santé et de sécurité au travail.
Nadia Derras, assistante administrative et suppléante au CSAE, a rejoint une section CFDT qu’elle savait très dynamique et engagée sur les questions de santé et de sécurité au travail.© Cyril Badet
Les huit agents du pôle audiovisuel contribuent à l’« élaboration et à la diffusion de la culture de la haute performance sportive ».
Les huit agents du pôle audiovisuel contribuent à l’« élaboration et à la diffusion de la culture de la haute performance sportive ».© Cyril Badet
La santé des athlètes est une priorité. Les sportifs ont accès aux services de professionnels d’une dizaine de spécialités : médecin du sport, masseur-kinésithérapeute, dentiste, cardiologue, radiologue, gynécologue, psychologue…
La santé des athlètes est une priorité. Les sportifs ont accès aux services de professionnels d’une dizaine de spécialités : médecin du sport, masseur-kinésithérapeute, dentiste, cardiologue, radiologue, gynécologue, psychologue…© Cyril Badet
Rémi Bernard est kinésithérapeute et élu au CSAE, secrétaire de la formation spécialisée en matière de santé, sécurité et conditions de travail depuis novembre 2024. Rééducation, prévention, il est sur tous les terrains.
La CFDT a obtenu trois jours de télétravail par semaine pour les agents. Avant lui, une figure du militantisme, Jean-Marc Grimont, quinze ans 
à l’Insep, a été très investi sur les conditions de travail, de rémunération et d’évolution de carrière des contractuels (50 % des effectifs). La CFDT a obtenu la titularisation et « cédéisation » de dizaines d’entre eux, en 2017.
Rémi Bernard est kinésithérapeute et élu au CSAE, secrétaire de la formation spécialisée en matière de santé, sécurité et conditions de travail depuis novembre 2024. Rééducation, prévention, il est sur tous les terrains. La CFDT a obtenu trois jours de télétravail par semaine pour les agents. Avant lui, une figure du militantisme, Jean-Marc Grimont, quinze ans à l’Insep, a été très investi sur les conditions de travail, de rémunération et d’évolution de carrière des contractuels (50 % des effectifs). La CFDT a obtenu la titularisation et « cédéisation » de dizaines d’entre eux, en 2017. © Cyril Badet
La collecte des données permet de définir la « carte d’identité » des athlètes et de proposer un service sur mesure afin d’améliorer leurs performances : entraînement individualisé, temps de récupération millimétré, alimentation adaptée…
La collecte des données permet de définir la « carte d’identité » des athlètes et de proposer un service sur mesure afin d’améliorer leurs performances : entraînement individualisé, temps de récupération millimétré, alimentation adaptée…© Cyril Badet
L’éducation et la formation restent prioritaires. Parmi les athlètes accueillis, il y a une centaine de mineurs. Des cours sont dispensés sur place, de la troisième au baccalauréat. Les jeunes peuvent aussi combiner vie sportive et cursus universitaire ou se former aux métiers du sport. « Tout le monde ne finira pas champion olympique, explique Rémi Bernard. Tous ceux qui passent par l’Insep doivent en sortir avec un bagage. »
L’éducation et la formation restent prioritaires. Parmi les athlètes accueillis, il y a une centaine de mineurs. Des cours sont dispensés sur place, de la troisième au baccalauréat. Les jeunes peuvent aussi combiner vie sportive et cursus universitaire ou se former aux métiers du sport. « Tout le monde ne finira pas champion olympique, explique Rémi Bernard. Tous ceux qui passent par l’Insep doivent en sortir avec un bagage. »© Cyril Badet
Les jeunes peuvent aussi combiner vie sportive et cursus universitaire ou se former aux métiers du sport. « Tout le monde ne finira pas champion olympique, explique Rémi Bernard. Tous ceux qui passent par l’Insep doivent en sortir avec un bagage. »
Les jeunes peuvent aussi combiner vie sportive et cursus universitaire ou se former aux métiers du sport. « Tout le monde ne finira pas champion olympique, explique Rémi Bernard. Tous ceux qui passent par l’Insep doivent en sortir avec un bagage. »© Cyril Badet
Léa Labrousse, vice-championne du monde et deux fois championne d’Europe de trampoline, s’entraîne à l’Insep depuis ses 21 ans (elle en a désormais 27).
Léa Labrousse, vice-championne du monde et deux fois championne d’Europe de trampoline, s’entraîne à l’Insep depuis ses 21 ans (elle en a désormais 27).© Cyril Badet
« Nous bénéficions d’un cadre unique. Nous sommes très bien entourés. Nous avons tout à portée de main, cela nous permet de rester concentrés à 100 % sur nos objectifs », explique celle qui, grâce à la mise en place d’un programme adapté a pu participer aux Jeux olympiques de Paris 2024, quelques mois seulement après une rupture partielle des ligaments croisés.
« Nous bénéficions d’un cadre unique. Nous sommes très bien entourés. Nous avons tout à portée de main, cela nous permet de rester concentrés à 100 % sur nos objectifs », explique celle qui, grâce à la mise en place d’un programme adapté a pu participer aux Jeux olympiques de Paris 2024, quelques mois seulement après une rupture partielle des ligaments croisés. © Cyril Badet
Dans une tribune parue le 21  janvier 2025, 425 athlètes alertaient sur les conséquences d’une baisse des dotations budgétaires au monde du sport : « Ce n’est pas seulement une économie, c’est un sabotage du vivre-ensemble ! » écrivaient-ils. Défendre les moyens alloués au sport, un autre combat qu’ils espèrent gagner…
Dans une tribune parue le 21  janvier 2025, 425 athlètes alertaient sur les conséquences d’une baisse des dotations budgétaires au monde du sport : « Ce n’est pas seulement une économie, c’est un sabotage du vivre-ensemble ! » écrivaient-ils. Défendre les moyens alloués au sport, un autre combat qu’ils espèrent gagner…© Cyril Badet