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À Lens, la section du centre hospitalier veut écrire son histoire

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iconeExtrait de l’hebdo n°3945

Après plus d’une dizaine d’années d’absence dans cet établissement public de santé, la CFDT est de retour. Les militantes et militants de la section, plus déterminés que jamais à faire entendre leurs voix, ont le regard tourné vers les élections professionnelles de 2026 dans la fonction publique.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 10/12/2024 à 13h00

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© Syndheb

« Une aventure humaine incroyable » : voilà comment Laurent Prudhomme, secrétaire de la jeune section CFDT du centre hospitalier lensois, résume les premiers pas du collectif au sein d’un établissement où FO et la CGT ont largement dominé les derniers scrutins. Ç’a été un paysage syndical d’où était absente la CFDT pendant presque dix ans. Et cette anomalie, Laurent Prudhomme – ancien militant et élu… CGT de l’hôpital – entend la réparer. Lui qui a passé près de deux décennies au sein de la deuxième organisation syndicale française est désormais à la tête de la section CFDT depuis bientôt deux ans ! « L’établissement a besoin d’un nouveau souffle, et la CFDT est l’organisation le plus à même d’apporter ce vent de changement. C’est un nouveau départ. Nous sommes devant une page blanche. À nous, désormais, de la remplir. »

Pour cela, la section peut compter sur l’appui et le soutien du Syndicat Santé-Sociaux du Pas-de-Calais. « Nous avons longuement échangé au sujet des orientations et stratégies à adopter pour répondre à la fois aux enjeux de court et long terme », résume Olivier Sauvage, le secrétaire du syndicat. « On ne nous fera pas de cadeaux. Il va falloir jouer des coudes, assène Laurent Prudhomme. Aux possibles coups bas nous répondrons par le travail. »

“On ne ment pas aux agents”

« Il y a de la place pour un syndicalisme CFDT, un syndicalisme de vérité, transparent et utile à nos collègues », confirme Émeline Dupuich, 35 ans, secrétaire adjointe de la section et aide-soignante. Adhérente depuis moins d’un an, la jeune femme a été convaincue par le slogan de Laurent Prudhomme : « On ne ment pas aux agents ». Idem pour Coralie Foulont, 34 ans, aide-soignante et référente communication de la section, qui s’est retrouvée dans les valeurs prônées par le syndicaliste expérimenté. Et ce sont les mêmes raisons qui ont poussé Pauline Delmotte, 31 ans – la benjamine de l’équipe, et désormais secrétaire adjointe de la section –, à franchir elle aussi le pas de l’adhésion et du militantisme : « J’étais curieuse. J’avais plein de questions sur le fonctionnement et le rôle du syndicat. Laurent m’a expliqué. J’ai demandé s’il y avait une petite place pour moi. Et nous en sommes là aujourd’hui ! »

Jeune, la section CFDT l’est dans tous les sens du terme, donc, et c’est d’ailleurs un motif de satisfaction pour Laurent Prudhomme, qui porte une attention particulière au renouvellement et veille à ce que chaque jeune adhérente CFDT puisse bénéficier des formations syndicales adéquates.

Atteindre la représentativité en 2026

« Si nous sommes conscients qu’il y a beaucoup à faire, il n’est pas question de se disperser et de faire n’importe quoi », avertit Laurent Prudhomme. « On doit cibler nos actions et nos priorités », poursuit Coralie Foulont. Car oui, à vouloir être partout à la fois, on est souvent nulle part ; ça, les membres de l’équipe l’ont bien compris. Ils sont prêts à se retrousser les manches pour un objectif précis : franchir la barre des 10 % correspondant au seuil de représentativité. Quelques jalons ont déjà été posés…

En témoigne la quarantaine d’adhésions enregistrée depuis deux ans ; en plus de donner du baume au cœur, celles-ci confirment les attentes des quelque 3 000 personnels. « Ils étaient ravis de nous voir débarquer avec l’envie de faire bouger les choses », confirme Pauline Delmotte – et plus particulièrement sur les conditions de travail, l’organisation du travail ou encore la mobilité. Le transfert des personnels dans des locaux flambant neufs à l’horizon 2026-2027 constitue évidemment un autre gros chantier que la section CFDT ne perd pas de vue.

« On ne pourra pas tout mais on fera ce que l’on dit que l’on ferait », martèle l’équipe. « Ainsi, bien que nous ayons avoué à une collègue que nous ne pouvions rien pour elle dans l’immédiat, elle a décidé d’adhérer parce que nous avons été honnêtes. Nous n’avons pas cherché à lui promettre monts et merveilles », témoigne Pauline Delmotte. « Si on explique bien les choses, on gagne en crédibilité », complète Émeline Dupuich, qui rappelle que la section doit faire œuvre de pédagogie. « Répéter inlassablement ce qu’est un syndicat, dire aux collègues que lorsqu’on est au bureau, c’est parce que l’on travaille pour eux. » Et afin de déconstruire les préjugés, l’équipe se sert de sa propre expérience. « L’engagement syndical, c’est loin de l’image que je pouvais avoir auparavant, plaisante Coralie Foulont. En fait, ça ne s’arrête jamais ! » Mais les agents sont ravis lorsqu’ils constatent que la CFDT est de plus en plus visible. « Notre visibilité va crescendo », affirme Coralie.

Une présence CFDT dans les différents services

En cette période de fêtes de fin d’année, des cartes de Noël et de vœux pour la nouvelle année seront adressées aux personnels de l’établissement… et accompagnées en janvier d’une tournée CFDT dans les services « pour prendre la température ». Plus qu’une bonne résolution, c’est une habitude que l’équipe entend inscrire dans la durée. En 2025, l’orange s’invitera dans les services et se verra dans les couloirs ! En outre, l’équipe programme quelques temps forts sur des thématiques spécifiques (retraite progressive, comité de gestion des œuvres sociales…). « Notre légitimité vient de notre présence dans les services », insistent les militants CFDT.

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

« Nous sommes au taquet », prévient Émeline Dupuich. La motivation ne manque pas aux membres de l’équipe, mais tous veillent à ne pas se brûler les ailes. « Il est essentiel de pouvoir concilier vie militante, vie professionnelle et vie personnelle », confie Laurent Prudhomme. Il est primordial de maintenir l’équilibre afin que la section puisse gravir sa montagne – même si, d’aveux de syndicalistes, les limites sont parfois floues et fluctuantes. « Nous avons les cartes en main pour entrer dans la cour des grands et être enfin décisionnaire, précise Laurent Prudhomme. Les élections nous permettront de prendre notre place et nos responsabilités dans les instances. Nous avons des propositions, et nous sommes prêts à les défendre ! »