Extrait du magazine n°488
Si le phénomène de « grande démission » est à relativiser, il soulève néanmoins des questions centrales sur le rapport des Français au travail. En quelques décennies, celui-ci a considérablement évolué. Il témoigne d’une crise du consentement et d’un affaiblissement de la dimension collective du travail.
La « grande démission » a-t-elle déferlé sur la France ? Ce phénomène, observé outre-Atlantique, évoque la progression sans précédent des démissions aux États-Unis depuis la sortie de la crise sanitaire : 38 millions de salariés américains auraient ainsi volontairement quitté leur emploi en 2021 !
Rien de tel en France, rassure la Dares, le service statistique du ministère de l’Emploi, dans une étude parue en septembre dernier. Si, au premier trimestre 2022, le taux de démissions atteint son plus haut niveau depuis la crise financière de 2008 (avec 520 000 démissions enregistrées), il n’a « rien d’inédit ni d’inattendu compte tenu du contexte de reprise économique et des tensions actuelles du marché du travail », note l’administration.