Extrait de l’hebdo n°3850
Rarement un événement sportif n’aura fait autant polémique. Alors qu’a débuté la Coupe du monde de football, la ferveur habituelle a un goût amer. Non que l’histoire du sport manque de rendez-vous controversés : souvenons-nous de la Coupe du monde en Argentine, en 1978, des débats sur les droits humains aux Jeux olympiques d’été de Pékin en 2008 ou sur l’environnement aux Jeux olympiques d’hiver de Sotchi en 2014… Non, si ce Mondial tient une place à part, c’est peut-être parce que la compétition organisée par Doha synthétise à elle seule tous les maux qui nous conduisent au désastre social et écologique.
Désastre social, d’abord, tant la construction des infrastructures nécessaires à sa tenue relève d’une prouesse permise par près de deux millions de travailleurs migrants, présents depuis l’attribution de la Coupe (en 2010) dans un pays où le droit du travail n’a pas de place. Désastre écologique, ensuite, tant ces stades climatisés dans un pays désertique et le pont aérien permettant d’acheminer les supporteurs…