Quand la satisfaction au travail passe par la coopération

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iconeExtrait de l’hebdo n°3918

La première note thématique du comité d’experts en sciences sociales (lancé par la CFDT en partenariat avec la Fondation Jean-Jaurès) sur “l’avenir des sociabilités”, vient de sortir. Sans surprise, elle est consacrée au travail.

Par Nicolas Ballot— Publié le 30/04/2024 à 12h00 et mis à jour le 07/05/2024 à 04h37

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Henri Bergeron, sociologue, directeur de recherche au CNRS, et Patrick Castel, directeur de recherche de la Fondation nationale des sciences politiques, directeur adjoint du Centre de sociologie des organisations de Sciences Po, analysent le travail sous un nouveau jour. Dans une première note thématique du comité d’experts en sciences sociales, ils font le lien entre perte de sens du travail et difficultés de coopération. Selon eux, en effet, la coopération devrait être favorisée en tant que dimension essentielle du « mieux travailler ».

Dans une démonstration implacable, les deux chercheurs pointent « les difficultés contemporaines à se projeter dans un futur lointain et positif, en raison de l’accumulation de menaces (crises sanitaires, crise écologique, guerres, incertitudes économiques, etc.) ayant des conséquences importantes sur le travail ». Ils relèvent également que « les transformations organisationnelles incessantes, comme l’extension du lean management ou d’autres méthodes visant à améliorer les performances des organisations ou le contrôle des coûts […] ont des conséquences potentiellement négatives sur la coopération entre agents ou salariés ».

Travailler mieux

À propos de l'auteur

Nicolas Ballot
rédacteur en chef de Syndicalisme Hebdo et de CFDT Magazine

Enfin, ils insistent sur l’importance d’une dimension souvent oubliée quand on se penche sur la satisfaction au travail : « Savoir et pouvoir coopérer sont des déterminants essentiels du contentement professionnel que le management et les réformes de fonctionnement trop souvent ignorent ou négligent. » Et de conclure : « Lorsqu’ils savent qu’ils ne peuvent pas faire avancer les choses dans une organisation labyrinthique, les salariés ont intérêt à se désengager plutôt qu’à s’engager. » Une conclusion qui rejoint les enseignements de la grande enquête CFDT « Parlons travail » de 2017, citée par les auteurs de la note, qui montrait déjà que les travailleurs ne voulaient pas plus de travail, ni moins de travail, mais travailler mieux.