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Extrait de l'hebdo n°3963

« Je pense que l’on parle de beaucoup de choses mais que l’on ne parle pas forcément du travail », disait récemment Marylise Léon. C’est pour donner la parole à ceux qui le font que la CFDT lance son premier baromètre sur l’état du travail. À l’heure où les transformations bousculent le monde du travail, la première organisation syndicale française porte la responsabilité d’incarner la voix des travailleurs, de porter sa vision d’un travail qui émancipe et épanouit, un travail facteur de santé. Elle le fait avec « Le travail que nous voulons » et entend, avec ce rendez-vous annuel, donner de l’écho aux réalités des salariés et des agents… Et si ce baromètre paraît à la veille du 1er mai, fête des travailleurs et travailleuses, ce n’est pas un hasard : il s’agit, enfin, de remettre le travail au milieu du village !
Ce premier baromètre confirme ce que porte la CFDT depuis toujours : le travail est une source de fierté, de satisfaction, voire d’épanouissement pour une majorité de personnes… mais il reste perfectible. 30 % des travailleurs et travailleuses ne peuvent toujours pas s’exprimer librement sur leur lieu de travail, qu’il s’agisse d’exprimer leurs désaccords ou leurs difficultés. 59 % considèrent que leur travail est mentalement éprouvant, et près de la moitié qu’il impacte négativement leur santé physique. Enfin, travailleurs et travailleuses souhaitent en priorité une meilleure reconnaissance (32 %), et cela passe notamment par une meilleure rémunération (58 %).
Ce ne sont ici que les grandes lignes de l’ensemble des résultats de cette enquête, qui aborde aussi les inégalités femmes-hommes, les conséquences de la transformation écologique et de l’intelligence artificielle, de la place du travail… Ces résultats sont dans la continuité de ceux de la grande enquête « Parlons travail », menée par la CFDT en 2016-2017 et révèlent une évolution du rapport au travail dont la CFDT se fait la porte-parole.
Oui, il faut considérer le souhait d’une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle. Oui, il faut une meilleure reconnaissance, et en particulier des métiers majoritairement féminins. Oui, il faut donner aux travailleurs et travailleuses le pouvoir d’agir et de s’exprimer sur leur situation et les changements qui les concernent. Oui, il faut reconnaître la pénibilité et l’usure des métiers, de tous les métiers concernés. C’est le sens des revendications que formule la CFDT, pour un monde du travail en adéquation avec les aspirations et les besoins de celles et ceux qui l'éxercent au quotidien.