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Extrait de l'hebdo n°3963
Du 5 au 16 mai se tiennent les élections des représentants à la Mutualité sociale agricole, le régime de protection sociale du monde agricole. Deux millions et demi d’électeurs sont appelés à désigner leurs 13 000 délégués. Un scrutin à fort enjeu pour la CFDT Agri•Agro.

Après les élections des représentants aux chambres d’agriculture, fin janvier (à l’issue desquelles la CFDT est arrivée première organisation syndicale), c’est un moment crucial qui se profile pour la CFDT Agri•Agro : les élections des 13 000 délégués de la Mutualité sociale agricole, régime qui, avec son guichet unique, recouvre toutes les branches de la Sécurité sociale : famille, retraite, maladie, accidents du travail…
Ce scrutin, qui se déroule tous les cinq ans, va mobiliser les 2,5 millions d’électeurs, actifs et retraités, bénéficiaires de ce régime : les agriculteurs exploitants (premier collège) ; les salariés de l’ensemble des activités du monde agricole, y compris les services à l’agriculture (deuxième collège) ; les exploitants qui salarient des travailleurs et les coopératives (troisième collège).
La volonté de porter la voix des salariés
« C’est l’une des particularités de ce régime : les affiliés élisent leurs représentants », explique Stéphanie Knez, secrétaire nationale de la CFDT Agri•Agro. Ce scrutin va se dérouler en trois temps : d’abord, les affiliés voteront pour les 13 000 délégués cantonaux, qui vont eux-mêmes élire les 1 071 administrateurs régionaux. Ensuite, selon un système de grands électeurs, les administrateurs régionaux désignés participeront au vote des douze administrateurs centraux, dont l’élection se déroulera en septembre 2025. Grâce à une présence dans l’ensemble des 35 caisses (et avec une très forte représentation au niveau cantonal), « la CFDT peut porter, à tous les échelons, les revendications et les préoccupations des salariés », précise Stéphanie Knez.
« L’une des forces de ce système, c’est son implantation dans les territoires, grâce au réseau des 13 000 délégués cantonaux, qui sont les premiers relais entre les adhérents et la MSA. Ils peuvent proposer des projets spécifiques à leur territoire », explique Isabelle Ouedraogo, secrétaire fédérale et administratrice de la Caisse nationale, citant l’exemple de délégués cantonaux devenus administrateurs impliqués dans les entreprises d’insertion par l’activité économique agricole, ou celui de délégués formés pour accueillir la parole des affilés du monde agricole qui traversent une période difficile (un dispositif qui relève du Plan de prévention du mal-être en agriculture).
Des avancées en matière de santé au travail et d’action sociale
Lors de la mandature qui s’achève, la CFDT a permis « de faire bouger les lignes » sur deux sujets majeurs, plaide Isabelle : la santé au travail (en mettant en place des actions de prévention) et l’action sociale (prévention des exclusions, mise en place d’aide au répit pour l’ensemble des affiliés). « Nous avons également appuyé des projets dans les territoires, notamment au bénéfice des publics jeunes, car la MSA remplit aussi un rôle d’animation des territoires ruraux », ajoute Isabelle. Lors de la prochaine mandature, la CFDT Agri•Agro souhaite poursuivre le travail engagé sur ces thématiques. « Nous ajoutons à nos missions la volonté de renforcer l’accès au droit. Trop de nos affiliés ne connaissent pas suffisamment leurs droits ! », conclut Stéphanie. Alors, votez CFDT !