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Extrait de l’hebdo n°3942
Les organisations syndicales de la fonction publique ont décidé d’une journée nationale d’action. Elles dénoncent les annonces stigmatisantes du gouvernement. La CFDT Fonctions publiques, qui lance une pétition en ligne, n’accepte pas que les agents soient les boucs émissaires de la dette.
La totalité des organisations syndicales (y compris FO, en dépit d’un positionnement flou) ont décidé de faire entendre leur colère et leur ras-le-bol face aux attaques gouvernementales dans le cadre d’une journée d’action unitaire. Elles appellent les agents publics à la mobilisation, « par tous les moyens d’expression, y compris la grève ».
Ces dernières semaines, la multiplication des annonces – jours de carence, diminution de la rémunération en cas d’arrêt maladie, non-versement de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (Gipa) – a fait déborder le vase. « Les stigmatisations et mesures injustes, qui confinent à la provocation, doivent être abandonnées pour faire place à un dialogue social constructif, tonne Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonctions publiques. Il est grand temps d’en finir avec l’idéologie et de donner les moyens aux services publics et aux agents de relever les défis auxquels ils sont confrontés. Il est aussi grand temps de discuter ensemble des priorités des politiques publiques ! »
Abandon du projet de loi Guerini ?
La CFDT Fonctions publiques a d’ores et déjà obtenu du nouveau ministre Guillaume Kasbarian qu’il renonce au projet de loi « pour l’efficacité de la fonction publique » mais s’engage à ouvrir des concertations, car l’urgence est bien désormais de répondre au déficit d’attractivité de la fonction publique. L’intersyndicale, dans sa déclaration commune, appelle le gouvernement à mettre les « moyens budgétaires à la hauteur des missions des services et des politiques publiques » et à créer des emplois publics « partout où cela est nécessaire ».
Véritable serpent de mer, le pouvoir d’achat des agents publics sera quant à lui une thématique centrale de la journée du 5 décembre. « Avec l’intersyndicale, nous demandons le dégel du point d’indice pour 2024 et les années à venir, ainsi que des mesures salariales générales », résume Mylène Jacquot.
Pétition en ligne
D’ici au 5 décembre, les militantes et militants CFDT iront à la rencontre de leurs collègues. Dans chaque collectivité, chaque établissement et chaque administration, ils leur présenteront les revendications de la CFDT et les inviteront à signer une pétition qui sera remise au ministre. « C’est comme cela que nous donnerons du poids à nos propositions, à nos revendications, pour les faire avancer, et que nous continuerons à démontrer l’utilité de notre syndicalisme », conclut Mylène Jacquot.