Les contraintes budgétaires au cœur de l’agenda social

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icone Extrait de l'hebdo n°3958

Le 18 mars, le ministère a soumis un projet d’agenda social aux organisations syndicales représentatives de la fonction publique. Si les thématiques à l’ordre du jour des prochains mois correspondent aux attentes de la CFDT, la feuille de route ignore le sujet de l’attractivité et ne laisse que peu d’espoir quant à l’amélioration du pouvoir d’achat.

Par Guillaume LefèvrePublié le 25/03/2025 à 13h00

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© CFDT Fonctions publiques

Le projet de feuille de route 2025 se faisait attendre depuis des semaines, il est enfin arrivé. Du moins dans sa première version. Le 18 mars, les organisations syndicales avaient rendez-vous au ministère de la Fonction publique. Quant à savoir si l’échange aura permis d’intégrer les demandes des syndicats… Il faudra effectivement attendre la fin du mois de mars, lorsque le document définitif leur sera transmis. Globalement, la CFDT Fonctions publiques retrouve la plupart des thématiques qu’elle souhaitait voir aborder mais déplore l’absence de deux sujets importants : une politique salariale ambitieuse et la mention du mot « attractivité ».

L’exécutif encore et toujours à l’heure du diagnostic

Une faute ou, a minima, un acte manqué, estime Mylène Jacquot, la secrétaire de la CFDT Fonctions publiques, car « ce sont les principaux défis auxquels la fonction publique est confrontée. L’ensemble des sujets que nous aborderons doivent l’être à l’aune de la reconnaissance de l’engagement des agents publics et avec l’ambition de l’attractivité, à l’heure où plus de 60 000 postes sont vacants dans les fonctions publiques [hospitalière, territoriale et de l’État] et qu’elle fait face au mur du vieillissement de ses effectifs et à un inévitable besoin de recrutement ».

Le combat est loin d’être gagné puisque la chape des « contraintes budgétaires » pèse sur les discussions et guide la feuille de route ministérielle. En matière de politique salariale, le projet d’agenda social se contente de proposer « un état des lieux et diagnostic » et renvoie à un groupe de travail chargé, à la mi-avril, de « travaux d’élaborations d’orientations sur plusieurs thématiques issues du constat » On s’éloigne ainsi d’une réponse franche aux préoccupations des agents, alors que les constats sont connus, mais aussi des demandes réitérées de la CFDT Fonctions publiques, qui souhaite un rendez-vous salarial pour 2025 et l’ouverture d’une négociation sur les grilles et les carrières.

Quelles négociations en 2025 ?

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

Dans le détail, le calendrier provisoire prévoit la finalisation d’un accord de méthode d’ici à la mi-avril en vue de l’ouverture d’une négociation sur la qualité de vie et les conditions de travail (de mai à décembre 2025). Le ministre promet également l’ouverture d’une négociation relative à l’égalité professionnelle, sans toutefois préciser d’échéance spécifique. Une négociation sur le handicap – visant « le renforcement de la culture de l’inclusion et la responsabilisation des employeurs » – sera aussi à l’agenda 2025. Enfin, concernant les questions de santé au travail, si le gouvernement se cantonne à vouloir aborder « la santé mentale et la santé des femmes », la CFDT Fonctions publiques réclame, quant à elle, l’ouverture d’une négociation portant sur un nouveau plan santé au travail.