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Extrait de l'hebdo n°3957
Union-Indépendants appelle les livreurs à se mobiliser le 18 mars dans toute la France pour une meilleure rémunération. Fabian Tosolini, le délégué national d’Union-Indépendants, fait le point sur la négociation en cours relative aux rémunérations.

Où en est la négociation sur les rémunérations des livreurs ?
Le dialogue avec les plateformes progresse, mais lentement. Nous avons acté le fait que la rémunération doit reposer sur une garantie horokilométrique. C’est une très bonne chose, et c’est ce que revendiquait Union-Indépendants depuis 2022. Désormais, les propositions faites par les plateformes doivent être améliorées : les aléas de la livraison – comme un temps d’attente prolongé ou une annulation injustifiée – ne sont pas pris en compte ; le mode de calcul des plateformes ne reflète pas le travail réel des livreurs ; enfin, les taux de rémunération sont trop bas pour garantir un revenu suffisant.
Les revendications d’Union n’ont donc pas changé ?
Non, nous défendons toujours une rémunération horokilométrique qui prend en charge toute la course, de son acceptation par le livreur à la livraison au client. Nous voulons un prix minimal garanti de 3,20 euros par course et une meilleure rémunération des doubles ou triples commandes. Il faut enfin revaloriser dès maintenant le prix des courses, car ce n’est plus tenable d’être payé moins d’un euro le kilomètre. Depuis octobre 2023, les livreurs voient leur chiffre d’affaires baisser continuellement, avec une perte moyenne de 25 % – peut-être à cause de la baisse du nombre de courses ou de l’augmentation du nombre de livreurs, nous ne le savons pas. En tout cas, ça ne peut plus continuer comme ça ! Les livreurs n’arrivent plus à manger alors qu’ils travaillent.
Par quels moyens les livreurs peuvent-ils se faire entendre ?
Les plateformes devraient faire de nouvelles propositions le 18 mars prochain. C’est cette date que nous avons choisie – avec Livreurs CGT, la Fédération nationale des autoentrepreneurs & microentrepreneurs (FNAE) et Sud Livreurs-euses – pour appeler les livreurs Uber Eats, Deliveroo et Stuart à une journée de mobilisation dans une trentaine de villes, grandes agglomérations comme plus petites villes. L’objectif des organisations syndicales, ce n’est pas de faire perdre le peu que les livreurs gagnent. La mobilisation prendra donc la forme qui leur convient, un regroupement, une manifestation. Et si les plateformes n’écoutent pas, nous hausserons le ton dès le lendemain !