“L’ensemble de nos propositions représente plus de 50 milliards d’euros de recettes !”

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iconeExtrait de l’hebdo n°3937

Dès le 2 octobre dernier, le Pacte du pouvoir de vivre a fait connaître ses propositions visant à améliorer le projet de loi de finances 2025…

Par Claire Nillus— Publié le 15/10/2024 à 12h00

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© CFDT

Amandine Lebreton, en tant que directrice du Pacte du pouvoir de vivre, vous avez été auditionnée par la Commission des finances de l’Assemblée nationale le 10 octobre, à la veille de la présentation du gouvernement. Quels messages avez-vous pu faire passer ?

Nous sommes parfaitement conscients de la nécessité de rééquilibrer les dépenses publiques, mais pas à n’importe quel prix. Même dans un contexte de tension budgétaire, nous sommes convaincus que la réduction drastique des dépenses publiques fragilisera notre système de protection sociale, notre capacité à faire face au défi climatique et notre économie. Le projet que nous avons remis à l’Assemblée nationale montre qu’il est possible de réaliser en 2025 des milliards d’euros d’économies en réduisant les dépenses néfastes à l’environnement, certaines aides aux entreprises octroyées sans condition, certaines exonérations de cotisations sociales. L’ensemble de nos propositions représente plus de 50 milliards d’euros de recettes ! Le gouvernement fait donc un mauvais calcul en misant sur la réduction de dépenses stratégiques comme la baisse de moyens alloués au Fonds vert, la suppression d’un milliard d’euros destiné à la rénovation des logements, de 4 000 postes d’enseignants. C’est inquiétant… et surtout incompréhensible en raison des marges de manœuvre que nous avons identifiées.

Sur quoi pensez-vous qu’il est encore possible de faire levier ?

Les annonces concernant la fiscalité et l’augmentation des impôts marquent la fin d’un tabou en mettant exceptionnellement à contribution les ménages à hauts revenus. C’est un premier pas mais beaucoup d’autres leviers peuvent être activés. Le crédit d’impôt recherche, par exemple, fournit une piste intéressante. L’idée n’est pas de le supprimer car il peut aider un certain nombre d’entreprises, les TPE notamment, mais on sait aujourd’hui qu’il n’atteint pas ses objectifs. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est la Commission nationale d’évaluation des politiques d’innovation. Si le sujet revient dans le débat budgétaire, c’est sans doute que le moment est venu de l’amender. La taxe sur les dividendes et les superprofits apparaît également comme une question plus mature et sur laquelle il doit être maintenant possible de travailler. Il faut se saisir de ces possibilités, non seulement pour réduire le déficit du budget mais aussi pour investir dans l’avenir. En bloquant les investissements, le projet du gouvernement risque, à terme, de bloquer l’économie du pays.

Quelle est la prochaine étape ?

À propos de l'auteur

Claire Nillus
Journaliste

C’est le travail parlementaire qui peut maintenant faire bouger les lignes. Bien que les délais soient courts, nous allons continuer à défendre ces pistes sérieuses, responsables et efficaces qui gardent pour horizon la nécessité de financer la transition écologique juste et notre avenir commun.