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Extrait de l’hebdo n°3918
Le 23 avril, les nouvelles règles budgétaires européennes ont été adoptées au Parlement européen. La CFDT et les syndicats européens dénoncent des règles inadaptées aux enjeux économiques et sociaux. Et appellent à la négociation d’un nouvel accord après les élections européennes.
La mobilisation et les alertes de la CFDT et des syndicats européens n’y auront rien fait. Les parlementaires européens se sont majoritairement prononcés en faveur des nouvelles règles budgétaires européennes. « Cet accord exigera des États membres qu’ils réduisent leur dette rapidement et d’une manière qui n’est pas soutenable économiquement et socialement : cela marquera un retour à l’austérité, déplorent Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, au côté de onze autres leaders syndicaux français, belges, italiens et espagnols dans une lettre ouverte publiée avant le vote. Dans le même temps, les nouvelles règles auront un effet dissuasif sur l’investissement dans les objectifs sociaux et climatiques que les États membres de l’UE se sont fixés, en limitant la marge de manœuvre des déficits publics. »
La France devra trouver 26 milliards d’euros par an pendant quatre ans
D’après les estimations de la Confédération européenne des syndicats (CES), pour entrer dans les clous et atteindre les objectifs de réduction du déficit pour quatre ans, les pays qui devront procéder aux coupes annuelles les plus importantes : 26 Mds€ pour la France, 25 Mds€ pour l’Italie, 14 Mds€ pour l’Espagne, 11 Mds€ pour l’Allemagne, 8 Mds€ pour la Belgique et 6 Mds€ pour les Pays-Bas. Dans ce nouveau scénario, seuls trois des pays de l’Union européenne (le Danemark, la Suède et l’Irlande) auraient la capacité de réaliser les investissements sociaux et climatiques nécessaires. Inacceptable pour les syndicalistes signataires, qui en appellent à la négociation d’un nouvel accord après les élections européennes (du 6 au 9 juin). « D’autres règles sont possibles. Des règles qui permettent l’investissement social, l’investissement vert, le financement des services publics et des systèmes de protection sociale, et le soutien public à la transition juste et à la décarbonisation de nos industries. »