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Extrait de l’hebdo n°3898
Marylise Léon (CFDT), Sophie Binet (CGT) et Frédéric Souillot (FO) participaient, le 20 novembre à Paris, à la table ronde “Syndicalisme et limites planétaires” sur le rôle des partenaires sociaux dans la transition écologique, à l’invitation de The Shift Project. L’occasion de rappeler les fondamentaux de notre organisation.
Quelle place donnée au syndicalisme dans les transformations du modèle productif à venir ? C’est à cette question que les trois secrétaires généraux des principales organisations syndicales ont été invités à répondre, à l’initiative de The Shift Project. Cette association, présidée par Jean-Marc Jancovici et travaille depuis une dizaine d’années à l’élaboration de plans de transformation et de décarbonation de l’économie, avec des focus dans différents domaines – agriculture, industrie, numérique, sport… –, entendait recueillir les témoignages de syndicalistes sur la manière dont ils comptent agir et prendre leur part dans l’immense chantier de décarbonation qui s’annonce.
« En tant que syndicalistes, nous avons une responsabilité toute particulière, et notamment vis-à-vis des travailleurs, qui, nous le savons, sont les premiers concernés par ces changements, a rappelé Marylise Léon. La transition écologique juste ne se fera pas sans les travailleurs. »
“Mobiliser, peser et convaincre”
Comme ses homologues, elle a insisté sur l’importance de porter la voix des travailleurs tant dans les comités sociaux et environnementaux que dans les instances stratégiques que sont les conseils d’administration. « Il y a un véritable enjeu démocratique, de participation, mais aussi un enjeu d’acceptabilité sociale. Surtout dans un contexte où certaines voix climatosceptiques ont un écho de plus en plus fort », a noté la secrétaire générale de la CFDT, pointant le rôle des syndicats pour « mobiliser, peser et convaincre ».
1. Instances représentatives du personnel.
En cela, CFDT et CGT se sont rejointes lorsqu’il s’agit de demander « plus de pouvoirs pour les IRP1 », a indiqué Sophie Binet. Bien entendu, c’est également sur le volet de l’emploi, afin d’anticiper et d’accompagner les reconversions professionnelles et les évolutions des compétences, que les partenaires sociaux ont un rôle crucial à jouer. « Trop de droits sont liés au contrat de travail. Nous devons avancer sur la question de la portabilité et de la sécurisation des parcours », a affirmé Marylise Léon. Les travaux prospectifs du Shift Project en vue d’anticiper les besoins en emplois de l’économie bas carbone envisagent 800 000 destructions d’emplois mais un solde final positif de 300 000 emplois créés à l’horizon 2050. La question des transitions professionnelles se révèle donc centrale. Les organisations syndicales veulent y prendre toute leur place.