La formation Effervescence(s) reprend du service !

CFDéTer : c’est le nom que s’est choisie la promotion Effervescence(s) de cette année 2024. Pendant trois jours, environ 230 militants et adhérents CFDT sont venus de toute la France au palais des congrès d’Orléans afin de se former au fonctionnement de la CFDT et de mieux comprendre son processus démocratique. Objectif : faire monter en compétences les jeunes de 18 à 35 ans qui souhaitent prendre des responsabilités au sein de l’organisation, et ainsi assurer le renouvellement générationnel des instances.

Du fait de la crise du coronavirus puis de la tenue du congrès de Lyon, en juin 2022, l’évènement n’avait plus eu lieu depuis 2016. La CFDT a donc déroulé le tapis rouge pour cette année de reprise. Après une matinée de présentation centrée sur les valeurs de la CFDT et son fonctionnement, les jeunes militants, repérés par leurs syndicats et structures aux niveaux régional et fédéral, ont participé à l’élaboration d’un congrès fictif. Désormais, « résolution », « amendements », « contre-arguments » et « vote démocratique » n’ont plus de secret pour eux.

« Les participants ont travaillé sur un texte de résolution à partir duquel ils ont dû déposer des amendements, explique Marie Bretonnière, déléguée jeunes à la Confédération et cheffe de projet Effervescence(s) 2024. Une commission des amendements a ensuite décidé de les accepter ou de les rejeter, puis les jeunes ont débattu en congrès. À la tribune, certains d’entre eux défendaient un amendement tandis que d’autres devaient contrer l’amendement en question. » Il s’agit de préparer le terrain à une forte participation des jeunes au prochain congrès confédéral (il se tiendra en juin 2026 à Bordeaux) tant sur le plan quantitatif que qualitatif, mais également d’aider ces jeunes responsables à prendre toute leur place au sein de l’organisation, au-delà des seuls temps de formation.

« La CFDT a toujours eu à cœur de faire plus de place aux jeunes et de travailler sur le renouvellement générationnel de notre organisation, reconnaît la secrétaire nationale Lydie Nicol. À la CFDT, nous avons bien conscience que les jeunes sont l’avenir de notre syndicalisme, que ce sont elles et eux qui vont construire la CFDT de demain. Il faut donc leur donner dès aujourd’hui les clés pour le faire ! »

Effervescence(s), c’est également l’occasion de tisser les liens d’un réseau de jeunes militantes et militants et d’échanger autour des bonnes pratiques. « C’est hyper porteur pour nous, les jeunes de la CFDT, de pouvoir se retrouver, d’échanger sur ce qui se passe dans d’autres régions, fédérations et dans nos différents syndicats. Ça permet de repartir avec des idées pour porter le syndicalisme et la CFDT auprès des plus jeunes », explique Cécile, infirmière puéricultrice dans les Côtes-d’Armor (Bretagne). « Par exemple, en région Paca, le groupe jeunes aura un stand cette année au Delta Festival. C’est une super idée. Mais Effervescence(s), c’est aussi l’occasion de se former avec des personnes en responsabilités à la CFDT », poursuit la militante. Sollicitée par l’Union régionale interprofessionnelle (URI) de Bretagne, elle a pris part à l’organisation d’un rassemblement jeunes, la Relève de l’Ouest, en octobre 2023. « C’est ce qui m’a donné envie de m’inscrire à Effervescence(s). Maintenant, j’espère pouvoir participer à un vrai congrès ! »

« Je fais déjà partie d’un réseau de jeunes au sein de ma fédération », explique Sydney, toute jeune inspectrice des finances au sein de la direction générale des finances publiques à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme / Auvergne-Rhône-Alpes). « Du coup, j’avais surtout envie d’échanger avec des personnes qui ne sont pas du même milieu professionnel que moi. Que ce soit dans les ateliers ou à la soirée festive, j’ai pu rencontrer des jeunes issus de la SNCF, de la métallurgie, du milieu médical comme des infirmières… C’est très enrichissant car ça permet de mieux comprendre les problématiques propres à chaque métier. C’est aussi l’occasion d’échanger autour des bonnes pratiques : comment faites-vous adhérer ? Comment se faire entendre ? Enfin, je vais participer au prochain congrès de la Fédération CFDT des Finances. L’objectif était donc aussi de me former à l’exercice. »

« Moi, c’est mon deuxième Effervescence(s) », raconte Nouha, délégué syndical central chez Primark à Lyon et chargé de développement et de formation au sein du Syndicat des Services du Rhône. « Je suis venu m’informer de la politique jeunesse de la CFDT. J’ai du mal à comprendre pourquoi on insiste et on investit autant sur les jeunes alors qu’on ne les voit toujours pas dans les instances. Peut-être faut-il mettre en place un Bureau national jeunes avec des représentants de la Confédération, des fédérations, des jeunes… Aujourd’hui, dans les services, chez H&M, Zara, il n’y a quasiment que des moins de 35 ans ! »

En attendant, Nouha distille ses bonnes pratiques. « Chez Primark, nous faisons beaucoup de développement jeunes. Dans les sections, j’organise des goûters CFDT avec les salariés et, tous les ans avec le syndicat, nous montons un afterwork sur une péniche, un bar à tapas, où chaque adhérent CFDT vient avec un non-adhérent de moins de 35 ans. Lors du dernier évènement, sur trente personnes non adhérentes, nous avons fait vingt adhésions ; c’est une fierté ! Il faut aller chercher les jeunes là où ils sont, dans leur monde. Organiser des évènements, leur montrer que nous aussi nous pouvons nous adapter. C’est ça qui marche… »

« Ces évènements sont très importants, confirme le responsable jeunes de la CFDT Centre-Val de Loire, Teddy Aveline. Ils nous permettent de structurer un réseau de jeunes mais également de faire évoluer la représentation que les structures CFDT ont d’eux, et de changer le regard que les jeunes portent sur le syndicalisme et la CFDT. Ça leur permet aussi de mieux comprendre à quel moment ils peuvent être acteurs, ce qui renforce le sentiment d’utilité. »