Temps de lecture 3 min
Extrait de l’hebdo n°3933
Il y a deux ans, Mahsa Amini était tuée par la police des mœurs en Iran pour port du voile non conforme aux injonctions des mollahs. En réaction, la jeunesse iranienne – qui représente près de la moitié de la population de ce grand pays – se mobilisait dans des manifestations quotidiennes, en espérant ainsi soulever la chape de plomb qui pèse sur leur vie et leurs libertés individuelles et collectives. La terrible répression qui s’est abattue sur cette jeunesse, faisant plusieurs centaines de morts et des milliers d’arrestations, n’a pourtant pas réussi à mater la contestation du régime.
Les manifestations ont cessé. Mais la résistance, elle, perdure. De nombreuses femmes continuent, chaque jour, de défier le pouvoir en se promenant cheveux au vent. Un geste anodin dans nos rues, mais un véritable acte de courage à Téhéran.
Dans cette autre théocratie qu’est l’Afghanistan, la volonté d’effacer les femmes de l’espace public est encore montée d’un cran cet été, par l’interdiction qui leur est imposée de chanter ou de prendre la parole en public. Afin de combattre cet « apartheid de genre » et le faire reconnaître comme tel par la communauté internationale, des militantes afghanes se sont réunies la semaine dernière en Albanie pour réaffirmer leur détermination à faire tomber le régime des talibans. Les femmes afghanes, en signe de résistance et au péril de leur vie, continuent de chanter dans les rues de Kaboul et sur les réseaux sociaux.
Ne permettons pas l’effacement des femmes afghanes et iraniennes par un silence résigné. La CFDT, solidaire de ces femmes, continuera de soutenir leur lutte et de relayer leur cri : « Femme, vie, liberté » !