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Extrait de l’hebdo n°3920
Le 16 mai, le Pacte du pouvoir de vivre présentait les résultats d’un sondage sur les attentes des Français vis-à-vis de l’Union européenne à quelques semaines du scrutin du 9 juin. Cette enquête met en évidence les attentes fortes des citoyens en matière sociale et écologique.
« Le constat est sans appel. Il y a une envie et une attente de la part de nos concitoyens d’une Europe plus écologique, plus sociale et plus démocratique », expliquait Amandine Lebreton, directrice générale du Pacte du pouvoir de vivre, à l’occasion de la présentation des résultats d’un sondage mené en partenariat avec Ipsos. Celui-ci portait sur deux thématiques : les attentes des citoyens vis-à-vis de l’UE et la manière dont les propositions du Pacte étaient perçues.
L’enquête confirme que les quatre sujets prioritaires sur lesquels les citoyens attendent que l’Union européenne agisse sont : la transition écologique (37 %), les questions migratoires (34 %), la santé (27 %) et la justice sociale (26 %). « Trois des préoccupations majeures et principales des organisations du Pacte du pouvoir de vivre sont dans le quatuor de tête des préoccupations des Français », a ajouté Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre et porte-parole du Pacte. La lutte contre la pauvreté (26 %), la réindustrialisation de l’Europe (25 %) et l’harmonisation des systèmes sociaux nationaux (23 %) arrivent en effet respectivement en quatrième, cinquième et sixième position.
Le sondage souligne en outre de fortes disparités en fonction de l’âge. Si les 18-49 ans font de la lutte contre le réchauffement climatique leur principale ambition, les 50 ans et plus mettent les questions migratoires en haut de la pile. À noter que 21 % des 18-24 ans veulent que l’Union européenne fasse de la protection des espaces naturels un axe d’action prioritaire.
Une forte adhésion aux idées du Pacte…
1. Politique agricole commune.
« À l’inverse du discours ambiant qui tend vers le moins-disant écologique, nous voyons que 89 % des répondants souhaitent que la PAC1 prenne mieux en compte les questions écologiques. Cela confirme que non, les Français ne veulent pas moins d’écologie », poursuit Christophe Robert. Les propositions du Pacte qui concilient transition écologique et justice sociale sont d’ailleurs largement plébiscitées. Tout comme les mesures qui permettraient de dégager de nouvelles recettes fiscales : 88 % des sondés se disent favorables à la mise en place d’un impôt européen sur les grandes fortunes, et 75 % sont pour l’instauration d’une taxe sur les transactions financières au niveau européen.
… mais un doute sur leur faisabilité
Une nuance toutefois : l’enquête pointe un certain fossé entre ce qui est « souhaitable » et ce qui est « faisable ». Ainsi, si la mise en place d’un revenu minimum garanti européen est considérée comme souhaitable par 88 % des répondants, ils ne sont que 32 % à penser qu’elle est « réalisable ». En ce qui concerne la mise en place d’une taxe sur les transactions financières, le gap est de 33 points (75 % contre 42 %). « Cela traduit le doute de la population dans la capacité de l’Europe à changer les choses. C’est une tendance très délétère. Nous appelons les candidats à restaurer cette confiance », a martelé Christophe Robert. Cette enquête aura en tout cas apporté la preuve qu’il est temps de remettre ces priorités sociales et écologiques dans le débat public actuel, « alors même qu’elles nous paraissent souvent absentes », comme l’a souligné Amandine Lebreton. Le PPV a en outre transmis son Manifeste à l’ensemble des partis politiques, hors extrême droite. Il ne reste que quelques semaines pour que les candidats s’en emparent.